Réalisé par Avec Ralph Fiennes, Harris Dickinson, Gemma ArtertonPays: Genres : Action, Aventure, Thriller, Guerre Durée : Année de production : |
6.5/10 |
Préquel des deux premiers opus qui maitrisaient sa pleine puissance en mêlant un curieux mariage des genres entre scènes d’humour, scènes d’action et scènes trashs, ce nouvel opus cherche à gagner en épaisseur en lui donnant une dimension historique. Cependant, Matthew Vaughn s’en va en guerre et doit remonter le temps, tout en badigeonnant ses repères historiques pour mêler les origines de son film d’espionnage. Autant dire que la première partie en devient un beau bordel. On a du mal à comprendre parfois les enjeux dans le conflit interpersonnel qui oppose trois frères, chacun étant à la tête d’une puissance européenne et voulant faire payer à la surface du monde leurs haines respectives. La géopolitique de l’époque étant largement plus complexe qu’un scénario d’aujourd’hui, elle impose à ce dernier de multiples allers-retours entre personnages annexes, freinant la progression narrative. Le scénario invite à sa table l’archiduc d’Autriche François-Ferdinand, victime, comme on le sait, d’un attentat, déclencheur de la Première Guerre Mondiale, Raspoutine dans les traits d’un personnage manipulateur et graveleux et même Lénine à la recherche de son alter ego de droite nationale.
Dès lors où tout se met en place, la seconde partie commence à gagner en visibilité. D’autant plus que l’esprit des deux premiers réapparaît avec des scènes de combat à la signature propre et léchée. Si la première heure est une lente agonie pour le spectateur, la seconde heure nous réconciliera avec un montage nerveux et dynamique. La réalité se suspend à la fiction avec des reconstructions de scènes de guerre qualitatives. Ralph Fiennes est finalement très convaincant dès lors où il s’attaque pleinement à sa quête en venant affronter Raspoutine sous couvert d’une musique de ballet et une chorégraphie digne des King’s man. La cascade avec l’aéroplane sent un peu trop les FX mais on appréciera les quelques sauts du héros sur le dos des mouflons. La relation père-fils entre le duc et Conrad n’est pas inintéressante même si dispensable. On regrettera juste la position en retrait de Gemma Arterton qui aurait mérité d’avoir plus d’appui dans l’exposition des grands hommes qui ont gouverné, jadis, le monde. Tout comme le grand méchant qui vient s’inviter sur une révélation un peu bancale alors que Raspoutine avait les épaules pour nous terroriser pleinement.
En conclusion, nous avons affaire à un « prequel » qui peine à conserver le dynamisme des premiers films mais répond quand même à la promesse de connecter les King’s man aux origines.
Démarrage boiteux, scénario moins déjanté, reconstitution historique brumeuse. King’s man est à l’arrivée un exercice non déplaisant mais pas totalement convaincant.