Réalisé par Avec Isabelle Carré, Théodore Pellerin, Ursina LardiPays: Genres : Drame Durée : Année de production : |
4/10 |
Alors qu’on subit la politique BFM à longueur de temps, pas sûr que d’en faire un film soit véritablement le vent de fraicheur que l’attend en parodiant la situation géopolitique actuelle.
Bien que La dérive des continents (au sud) traite un sujet amèrement sérieux alors que deux dirigeants européens s’apprêtent à visiter un camp de migrants, le film s’avère un véritable fourre-tout. Mêlant des éléments de comédie, d’absurde et de drame, autour des crises migratoires et de leur déplorable gestion par la communauté européenne, difficile de canaliser le scénario. Le rythme et la tonalité sont bien différents d’une certaine norme narrative, n’hésitant pas à parfois s’éloigner de ce qui constitue son noyau central, pour se plonger dans les retrouvailles d’une mère avec un fils qu’elle a abandonné des années auparavant. Le problème c’est que tout le monde semble s’entrecroiser dans la rapidité des propos, à travers les convictions opposées, en faisant se croiser l’intime et la morale, nous éloignant petit à petit de la comédie ou de l’intérêt politique du film.
À l’aide d’une histoire fictive, le cinéaste examine les situations de dépendance, de malentendus et de sensibilités qui interagissent lorsqu’il est question d’immigration. Le film a parfois des allures de satire des institutions, qui n’hésitent pas à maquiller la réalité pour la rendre conforme à leurs politiques, mais le rendu est quand même bien creux. Le réalisateur semble vouloir jouer sur une scène finale poétique avec cette envolée de papier qui ne fonctionne finalement pas. Les sentiments sonnent faux, la mère et le fils dévoilent leurs divergences de valeurs, le spectateur reste le cul entre deux chaises, consterné et frustré de voir la dernière minute avortée par la « grippe chinoise », nous laissant dans l’expectative hypocrite de nos décideurs.
Une réalisation qui a du mal à se positionner entre comédie ou critique de la société. La dérive des continents (au sud) courtise des enjeux géopolitiques qui restent totalement improductifs tant sur la morale actuelle que sur la fiction.