Réalisé par Avec Robert Pattinson, Zoë Kravitz, Paul DanoPays: Genres : Crime, Mystère, Thriller Durée : Année de production : |
5/10 |
Que de longueur! Trois heures de film dont plus de la moitié pour introduire un personnage que l’on connaît, quelle torture, surtout comparer aux sagas de qualité précédentes, que ce soit celle de Nolan ou de Burton. The Batman est insuffisant dans son fond avec un thème classique, des méchants sans discours, et une histoire sans enjeu. L’ambiance est très pauvre, on est loin du Gotham à l’atmosphère crépusculaire attendue. Matt Reeves joue plus du contraste que d’une véritable photographie léchée. Il échoue à proposer une œuvre unie et cohérente, tiraillé entre la relecture originale, la conformité d’un produit de studio et l’ambivalence de son action entre soif de vengeance et volonté de faire justice.
Plus l’enquête progresse et plus on en perd le fil, et plus elle devient soporifique. Le scénario mal écrit ne parvient pas à insuffler le moindre mystère. Batman devient enquêteur mais ce n’est pas une raison pour nous assiéger de faits, anecdotes et fausses pistes dans tous les sens pour combler un film qui traine en longueur. Et paradoxalement, la dernière partie en devient trop courte, avec un condensé de résolution d’enquête qui aurait par contre, mérité de prendre un peu plus son temps.
Batman est ici plus humain. Loin du super-héros fantasmé, on découvre sa part de vulnérabilité, rarement présentée auparavant. Il en prend plein le pif et devient même parfois ridicule parce qu’en effet, pour un film de super-héros, on souhaite juste imaginer un surhomme qui nous en met plein la vue au spectateur. Et pour couronner le tout, prendre l’insipide Robert Pattinson en imposant homme chauve-souris n’est pas vraiment la meilleure idée qui soit. De ce fait The Batman manque de tripes et ne créer aucune émotion. Au niveau des bad guys, Paul Dano est une parodie de lui-même, tout droit sorti de la saga Saw, et Collin Farrell subit une consternante métamorphose alors qu’un autre acteur aurait tout aussi bien fait le job avec un physique bien choisi. Enfin Catwoman n’aura aucun développement, tout comme Alfred et la majorité des personnages. Un comble pour un film qui veut approfondir son univers!
Cette nouvelle version terriblement sérieuse ne propose rien de neuf au niveau du plaisir. Mauvais découpage, timing à rallonge, aucun relief, The Batman n’est autre que l’ombre des versions de Burton et Nolan.