Novembre (2022)

Novembre

Réalisé par Cédric Jimenez

Avec Jean Dujardin, Anaïs Demoustier, Sandrine Kiberlain
Pays:  Belgique,   France
Genres : Thriller, Crime, Drame
Durée : 1 h 40 min
Année de production : 2022
6.5/10

En reprenant de nouveau un fait divers, Cédric Jimenez s’expose à une comparaison indéniable de son œuvre, surtout avec sa grande réussite Bac Nord.

Novembre retrace les jours succédant l’attentat de Paris de Novembre 2015. Dès les premières images, le spectateur est confronté à ses souvenirs d’une soirée glaciale, même si les images de l’attaque terroristes ne sont que suggérées. En effet, le réalisateur arrive à transformer cette tragédie en un polar au récit millimétré sur les quelques jours qui ont suivi les incidents, au cœur des arcanes du pouvoir et de la brigade antiterroriste chargée de retrouver les coupables. Pas de sang, pas de coups de feu, le métrage suit les protagonistes dans une enquête minutieuse à partir d’aucun élément tangible.

Jean Dujardin, Anaïs Demoustier et Sandrine Kiberlain sont très crédibles et animés par leur rôle mais n’ont malheureusement que des rôles purement fonctionnels. Face à une menace toujours présente et une obligation de résultat, l’enquête s’orientera sur un unique élément, celle d’une femme voisine des terroristes (qu’ils peuvent bénir par son appel à témoin) jouée brillamment par Lyna Khoudri.

Sans être voyeuriste, Cédric Jimenez, s’en tient aux faits, ne s’écartant jamais de son objectif de base : retranscrire une chasse à l’homme. Cependant, en restant réaliste dans l’administratif du quotidien d’un flic soumis à une hiérarchie, la tension s’atténue rendant le film bien moins prenant que ce qu’il ne paraît. Hormis une qualité de mise en scène propre et l’aspect d’un thriller efficient, on ne voit pas bien ce que le film apporte de plus sur le sujet que n’aurait pu le faire un documentaire. Le film ne s’interroge ainsi jamais sur la réaction de la société, ni d’éventuels dysfonctionnements des services de police.

La vraie limite de Novembre concerne sa nature de « réparation », Cédric Jimenez en oublie malheureusement de nous donner son regard sur ces événements tragiques, ce qui aurait permis au film d’atteindre une dimension autre que celle de la simple reconstitution.

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