Réalisé par Avec Magalie Lépine-Blondeau, Pierre-Yves Cardinal, Francis-William RhéaumePays: Genres : Comédie, Romance Durée : Année de production : |
| 8/10 |
Présenté dans la sélection Un Certain Regard, Simple comme Sylvain est un romcom frais, drôle sans pour autant exclure la réflexion autour de l’Amour, le sexe et la vie de couple. Construit autour d’un scénario assez convenu et surtout très prisé du cinéma du genre, on pouvait craindre une énième version du coup de foudre amoureux entre une « housewife » BCBG, un peu désabusée, et un « campagnard » sexy, simple et hypersexué. Or, le film se révèle plus intelligent que ne le laisse deviner le synopsis.
Tout d’abord au niveau de l’écriture et du rythme donné à l’ensemble. Tout fonctionne avec une problématique intelligemment distillée, jusqu’à ce que notre héroïne Sophia rencontre Sylvain. L’attirance irrésistible entre les deux personnages est alors brillamment captée par la réalisatrice qui dévoilera le point de non-retour: cet instant où tout vacille. Ce moment où l’attirance est tellement forte qu’elle en devient tout aussi exaltante sur la nouvelle relation que dramatique sur l’ancienne. L’Amour se définit alors ici en deux termes: la complicité cérébrale et l’acte sexuel. La réalisatrice tentera alors d’allier toutes les combinaisons sans trouver la véritable alchimie. Parce que le mari, Xavier, a la connaissance et que l’amant, Sylvain, a la beauté et le sexe fou mais qu’aucun des deux ne se rangera dans l’idéal masculin que recherche Sophia.
Le scénario dépeint ainsi le malaise de Sophia, puis celui de Sylvain, à travers des scènes de repas avec leurs entourages respectifs dans une classe social qui ne les concerne pas. Pourtant les retrouvailles dans un lit, à travers un adultère assumé, sont stimulantes. Le traitement du désir, ce feu à même de transcender la distance de classe, cède alors au questionnement. Sexe physique ou complicité mentale, telle est la question? Les aller-retours dans les sentiments permettent alors au spectateur de s’identifier à ces quinquagénaires, tous aussi attachants que performants. La pétillance de Sophia interprétée par Magalie Lépine-Blondeau est à souligner, tout autant que la reluisante barbe de Sylvain aka Pierre-Yves Cardinal dont les expressions Québecoise disséminent encore un peu plus de charme.
L’amour est vrai, l’humour est bon, une comédie romantique à l’image feutrée qui touche parfois le poignant avec une fin qui aboutit sur une remarquable étude du désordre sentimental.
