Réalisé par Avec Raphaël Quenard, Pio Marmaï, Blanche GardinPays: Genres : Comédie, Drame Durée : Année de production : |
| 4.5/10 |
Avec Quentin Dupieux il vaut mieux être « bon public » ou spectateur averti. Le cinéaste est réputé pour ses scénarios déjantés en format court. Cependant, Yannick est un peu trop sérieux et trop court dans le paysage du cinéaste.
En effet, le film se résume qu’à un échange de dialogue entre des comédiens et un spectateur qui menace le bon déroulement du spectacle. Une menace orientée autant sur les trois acteurs désarmés sur scène que pour le public. Il est vrai que le réalisateur arrive a minima à nous captiver par un pseudo-suspens surfant sur l’actualité terroriste qui peut déraper à tout moment. Vont ainsi se succéder des interactions jusqu’au syndrome de Stockholm, bien que ce ne soit pas le sujet. L’incongruité de la situation va se dérouler de façon très littérale avec cette prise de pouvoir, arme à la main, qui va créer, par la présence de cet électron libre, un nouveau spectacle. Pas sûr que le film soit véritablement engagé, mais il délivre cependant un message autour de la une lutte des classes et un peuple qui est aujourd’hui à bout !
La mise en scène du film ressemble plus à un long sketch qu’à un réel film. C’est très théâtral et pour cause puisque les interactions se passe en huis clos lors de la représentation d’une pièce de théâtre. Les acteurs sont globalement crédibles, même si Pio Marmaï nous a habitué à mieux. Reste l’acteur Raphaël Quenard qui nous livre une interprétation classique, mais son phrasé atypique avec son fort accent régional le rend atypique et surprenant. Avec ce 8e rôle cette année, le nouvel espoir masculin du cinéma français semble ici s’émanciper.
En offrant une fin sans image, Quentin Dupieux rejoint les coulisses du théâtre pour laisser un plan en suspension et ne réussira pas à faire surgir l’émotion. Le réel rode et la fin de la récréation va brutalement sonner. Mais la tonalité aurait été plus abrupte et surtout plus mémorable si les images avaient été plus visuelles.
Quentin Dupieux pédale dans la semoule et a du mal à retrouver sa douce folie qui le caractérise. Yannick est trop classique et bien vite oubliable.
