Deuxième acte (Le) (2024)

Synopsis: Florence veut présenter David, l'homme dont elle est follement amoureuse, à son père Guillaume. Mais David n'est pas attiré par Florence et souhaite s'en débarrasser en la jetant dans les bras de son ami Willy. Les quatre personnages se retrouvent dans un restaurant au milieu de nulle part.

Le deuxième acte

Réalisé par Quentin Dupieux Avec Léa Seydoux, Louis Garrel, Vincent Lindon Pays:  France Genres : Comédie Durée : 1 h 20 min Année de production : 2024

4.5/10

Quentin Dupieux, fidèle à son approche singulière, utilise ici la technique du « film dans le film » pour déconstruire le cinéma. Cette mise en abyme, déjà exploitée avec succès dans ses œuvres précédentes, pousse le public à questionner la frontière entre la réalité et la fiction. Les personnages semblent conscients de leur existence fictive, ajoutant une couche de complexité et d’ironie à l’intrigue.

Avec son traitement tragico-burlesque, le film semble faire écho au thème abordé dans Yannick, où les limites entre les différents milieux artistiques sont explorées. Après une réflexion sur le théâtre, Le Deuxième Acte s’attaque au cinéma avec une perspective similaire, remettant en question la morale du cinéma « express » de Dupieux.

Les performances des acteurs sont un point fort du film, aucun ne tire la couverture, chacun apporte son aisance, apportant une authenticité aux différents personnages et acteurs. Même Léa Seydoux souligne la qualité de son jeu, c’est pour dire ! Le personnage du figurant avec sa bouteille, utilisé de manière récurrente pour créer un effet comique, est par contre sympathique, mais bien redondant et pesant pour devenir malgré lui l’instigateur clé du film.

Quentin Dupieux aborde des thèmes délicats comme le handicap et la sexualité, ainsi que les tabous du cinéma. Le traitement léger de ces sujets permet une réflexion avec une pointe de moralisme, encourageant le spectateur à travailler ses préjugés. Ces choix ne sont pas mauvais, mais parfois douteux, dont ce travelling final extrêmement long, perçu comme une provocation, voire une critique de certaines tendances du cinéma contemporain.

Quentin Dupieux aime souligner l’absurdité ou la vacuité de certaines conventions cinématographiques, mais à force de vouloir être différent, il se copie lui-même et arrive à ne plus être innovant.