Hyperboreans (The) (2024)

Synopsis: Dans les limbes d’un grand studio, notre seule guide est une femme, tour à tour conteuse, actrice, illusionniste qui interagit avec des décors et des effigies en carton-pâte à la Méliès, sur les traces d’un homme bien réel : le dandy néonazi chilien Miguel Serrano (1917-2009), plumitif à l’origine de délirantes théories ésotériques. Fascinante aberration ou symptôme d’un mal plus profond ?

The Hyperboreans

Réalisé par Cristóbal León, Joaquín Cociña Avec Antonia Giesen, Fransisco Visceral Rivera Pays:  Chili Genres : Drame Durée : 1 h 02 min Année de production : 2024

6/10

The Hyperboreans est un film qui se démarque nettement dans le paysage cinématographique contemporain, un véritable OVNI qui mélange des influences variées pour créer une expérience unique. Ce film, qui semble être un croisement entre l’univers de Connan de Bertrand Mandico et l’esthétique artisanale et créative de Michel Gondry, propose une histoire aussi farfelue que complexe. Indécryptable en une seule vision.

Les metteurs en scène prennent possession de notre cerveau pour nous imposer une histoire complètement décalée, à la recherche de la pellicule volée de la conscience d’Hitler. Cette prémisse en elle-même donne le ton pour une aventure cinématographique qui défie les conventions et se plonge dans l’absurde et le surréalisme.

Le film, tourné en studio avec la participation du public durant une exposition, bénéficie d’une approche unique qui en fait une expérience cinématographique immersive et interactive. Cette méthode de tournage ajoute une dimension supplémentaire à l’œuvre, créant une ambiance d’authenticité et de spontanéité qui est rare dans le cinéma contemporain.

Visuellement, The Hyperboreans est indescriptible. La plasticité des scènes, les décors extravagants, les marionnettes, les fonds tirés par l’oratrice, et l’utilisation inventive des matériaux et des techniques dévoilent une œuvre totalement novatrice. Un film construit avec des bouts de ficelle qui nous embarque dans l’histoire tumultueuse du Chili au prétexte d’une recherche sur ses origines. Le résultat est un festin visuel qui surprend et enchante à chaque tournant sans pour autant tout comprendre la situation géopolitique.

Le film ne se contente pas de raconter une histoire tirée d’une œuvre de Miguel Serrano, illustre explorateur et écrivain chilien et accessoirement adepte de l’hitlérisme ésotérique et de soucoupes volantes. Les réalisateurs invitent les spectateurs à vivre une expérience sensorielle complète, faisant écho à l’excitation des films expérimentaux. D’ailleurs, les auteurs confirment même ne pas avoir tout compris de l’œuvre de Serrano, c’est pour dire notre désarroi face à cette libre adaptation.

The Hyperboreans est une œuvre cinématographique audacieuse et innovante qui repousse les limites du cinéma. En mélangeant des influences disparates et en adoptant une approche de tournage participative, le film crée une expérience unique et pas toujours compréhensible. C’est un exemple parfait de ce que le cinéma peut accomplir lorsqu’il ose sortir des sentiers battus et embrasser l’inconnu.