Pearl (2023)

 

Synopsis: Piégée dans la ferme isolée de sa famille, Pearl doit s'occuper de son père malade sous le regard autoritaire de sa mère dévote. Désireuse de mener une vie glamour comme elle l'a vu dans les films, Pearl voit ses ambitions limitées... ce qu'elle n'apprécie pas du tout !

 

Pearl

Réalisé par Ti West

Avec Mia Goth, David Corenswet, Tandi Wright
Pays:  États-Unis
Genres : Horreur, Drame
Durée : 1 h 43 min
Année de production : 2022
5.5/10

Ti West, cinéaste reconnu pour son talent à instaurer une ambiance singulière, nous propose avec Pearl une plongée dans un univers délicieusement macabre. Le film, préquel de X, se déroule en 1918, une année charnière marquée par les conséquences de la Première Guerre mondiale et le statut d’émigrés allemands de la famille de Pearl, ce qui alourdit leur quotidien dans la campagne profonde des États-Unis. Visuellement, Ti West parvient une fois de plus à imprégner son œuvre d’une esthétique soignée, à mi-chemin entre le classicisme hollywoodien et une touche subtilement sinistre.

Là où Pearl se distingue de son prédécesseur, c’est dans son ambiance. Alors que X baignait dans une atmosphère crasse et oppressante, Pearl adopte une approche plus lumineuse et colorée, une sorte de contraste trompeur avec la noirceur psychologique du personnage principal. L’éclat des couleurs et la beauté apparente des décors créent un décalage intrigant, renforçant le malaise au fur et à mesure que l’horreur s’installe.

Cependant, malgré cette atmosphère soigneusement construite, Pearl peine à surprendre. L’histoire s’attarde sur les origines psychologiques de Pearl, explorant des thèmes classiques tels que l’isolement, les traumatismes et une parentalité rigide. Ces éléments, bien que prometteurs, mènent rapidement à une intrigue prévisible. Le film manque de véritable tension, les scènes de meurtre étant rares et souvent attendues. Le fait que Pearl ait peu de victimes à sa disposition affaiblit également l’impact horrifique du film.

L’un des points les plus discutables reste le long monologue de dix minutes qui clôt le film. Bien que magistralement interprété par Mia Goth, il semble s’éterniser et casser le rythme final de l’œuvre, réduisant l’impact de la conclusion. Goth, avec son sourire figé jusqu’à la fin du générique, offre néanmoins une performance mémorable, confirmant son talent et sa capacité à incarner des personnages profondément troublés.

Enfin, en tant que préquel, Pearl ne parvient pas à établir un lien suffisamment fort avec X. Hormis la présence de Mia Goth, les connexions entre les deux films sont légers, ce qui peut laisser le spectateur sur sa faim. Le film aurait gagné à intégrer des éléments narratifs plus substantiels reliant les deux œuvres, renforçant ainsi la cohérence de l’ensemble.

En somme, Pearl est une œuvre visuellement séduisante et portée par une interprétation remarquable de Mia Goth. Néanmoins, il reste un film convenu, qui aurait pu atteindre des sommets s’il avait pris davantage de risques narratifs et si son lien avec X avait été plus solidement tissé.

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