Synopsis:
Réalisé par Avec Dwayne Johnson, Chris Evans, Lucy LiuPays: Genres : Action, Fantastique, Comédie Durée : Année de production : |
4.75/10 |
Red One se présente comme un ambitieux blockbuster de Noël, mais l’ambition semble s’arrêter à son budget pharaonique de 250 millions de dollars. En dépit de cette enveloppe démentielle, le film souffre d’un cruel manque d’âme, un comble pour une production censée véhiculer la féerie et l’émerveillement propres aux fêtes de fin d’année.
Le duo Jake Kasdan/Dwayne Johnson, qui avait su captiver avec Jumanji, rate ici le coche en proposant une œuvre sans grande inspiration, mélangeant mythologie de Noël, action et buddy movie dans un fourre-tout sans cohérence ni originalité. Les bases sont pourtant prometteuses : des lutins, des sorcières, des mythes réinventés… Mais l’approche bien trop sérieuse, notamment avec cette organisation pseudo-secrète censée gérer le monde mythologique, alourdit inutilement un récit qui aurait gagné à embrasser la légèreté et la fantaisie.
Le casting, principal argument commercial du film, s’avère être l’un de ses plus gros points faibles. Chris Evans et Dwayne Johnson, censés incarner un tandem électrique, manquent cruellement d’alchimie. Leur dynamique buddy movie, qui repose souvent sur des rapports de force caricaturaux et virilistes, échoue à provoquer l’attachement ou le rire. Quant à Lucy Liu, elle est totalement sous-exploitée et semble n’être là que pour compléter une liste de stars.
La mise en scène, bien que propre, ne propose rien de mémorable. Jake Kasdan semble ici en pilotage automatique, recyclant des idées vues ailleurs sans parvenir à leur insuffler une quelconque personnalité. Tout semble faux, du décor aux effets spéciaux, et le manque de créativité visuelle rend l’ensemble monotone.
L’histoire, censée mêler action, comédie et magie, se perd dans des clichés éculés. Les rares bonnes idées scénaristiques, comme la rencontre improbable du Père Noël dans une salle de fitness, ne sont qu’effleurées, jamais exploitées à leur plein potentiel. On retrouve une accumulation de scènes dégoulinantes de bons sentiments, peuplées de personnages caricaturaux jusqu’à l’excès. En cherchant à être un pur produit de divertissement, Red One rate sa cible. La féerie de Noël y est remplacée par une froide mécanique commerciale, où la surenchère budgétaire ne parvient pas à masquer le vide narratif et émotionnel. Le film évoque les productions Netflix calibrées pour attirer le regard avec des têtes d’affiche bankables mais incapables de générer une véritable alchimie ou émotion.
Red One est un film prévisible, monotone et dépourvu de magie, où les ambitions scénaristiques ne dépassent jamais le stade de l’intention. À réserver aux fans inconditionnels de Dwayne Johnson ou à ceux qui voudraient se faire une idée de ce qu’un budget mal utilisé peut produire.