Réalisé par Avec Jeff Bridges, Hailee Steinfeld, Matt DamonPays: Genres : Western Durée : Année de production : |
7.75/10 |
Quand les frères Coen adapte un western forcement ça me titille. Mais pas dans le bon sens, car partir à l’assaut d’un western n’est pas forcément naturel pour moi et les frères Coen, c’est assez souvent aléatoire, car je ne perçois pas les mêmes émotions que certains face aux réalisateurs. No country for Old men et O’brother (dans son genre décalé) ne m’avait pas transporté, j’avais peur de revivre la même chose avec True Grit, remake de 100 dollars pour un shérif.
Dès le début, on est face à des images qui nous transportent. L’ouverture de la première image nous laisse présager une photographie magnifique et c’est le cas durant la totalité du film avec des décors qui nous font voyager dans l’ouest Américain épuré du XIV° siècle. La mise en scène est remarquable et les plans choisis sont assez marquants (paysages crépusculaires, le tire dans mine, vue subjective de la fille à terre de Barry Pepper, les scènes à cheval, l’homme pendu…)
La force du film est sa simplicité. Même si en milieu de film c’est assez bavard (un peu trop par moment), on se laisse bercer entre deux mondes dans une Amérique entre deux époques dans la quête toute simple de la jeune Mattie Ross. Cet dualité qui structure le récit initiatique est tout bonnement porté avec brio par ce vieux marshall incarné par Jeff Bridges qui joue remarquablement un personnage borgne, alcoolique et bougon. Là où Jeff Bridges brille par son charisme, Josh Brolin lui manque d’épaisseur. Le grand méchant tant attendu n’est finalement pas si effrayant et assez vite expédié. Quand à la jeune fille perchée du haut de ses 14 ans, elle mène son chemin avec magnificence et régularité, et la tâche n’a certainement pas du être simple face à un mastodonte comme Bridges. Enfin, Matt Damon, un Texas ranger (non rien à voir avec Chuck Noris excepté la moustache) va rejoindre le duo pour pénétrer le territoire indien sur les traces du meurtrier afin d’apporter une touche plus placide. Même si ça gueule d’ange a du mal à nous faire oublier qu’il est pas si vieux qu’il le prétend (bien qu’il a passé le cap de la quarantaine, punaise!), muni de sa moustache, de ses santiags et de son chapeau, il incarne un personnage secondaire plus humain, plus paternel que le rustre marshall.
La fin n’amène pas grand chose de nouveau, elle tente de conclure la relation entre la jeune fille et le marshall et même si elle nous laisse une sensation forte de leur relation finalement qui n’a duré qu’un court instant dans une vie, elle est franchement dispensable et semble être rajoutée pour justifier une conclusion. Sur le coup je pensais que le vieil homme assis qu’elle traite d’ordure était soit Bridges soit Brolin vieux, et bizarrement l’idée m’aurait bien plus de finir sur un tel coup de théâtre… Petit point d’honneur à la B.O finale qui m’a fait penser à l’intonation tremblotante de la chanteuse à la musique sublimement de Keoma.
Les frères Coen ressuscite le genre au cinéma et dans mon cœur avec une photographie qu’on ne peut pas oublier. Un western « moderne » juste, sans esbroufe, limpide et subliment interprété par le grand et imbibé Bridges, porteur d’un indéniable héroïsme, le « true grit ».