Corde (La) (1948)

La Corde

Réalisé par Alfred Hitchcock

Avec James Stewart, John Dall, Farley Granger
Pays:  États-Unis
Genres : Crime, Drame, Mystère, Suspense, Thriller
Durée : 1 h 23 min
Année de production : 1948
6.75/10

Le plus atypique des Hitchcock nous livre une histoire en huis clos face à quelques personnages relativement bien écrit. Adapté d’une pièce de théâtre, ce film ne marquera pas la carrière d’Hitchcock tellement il est différent mais il reste relativement court et captivant pour qu’on s’y intéresse.

Le faite de rester dans l’appartement est un choix risqué de la part du réalisateur, qui se rajoutera une difficulté en plus entre les mains en rendant le film sans coupure (ou presque…). Car même si sa volonté était de faire qu’un unique plan séquence, il reste quand même en fin de film quelques champ, contre champ visible mais qui ne nuisent en rien à sa volonté de vouloir faire un film sans coupe. Si techniquement cela n’était pas possible à l’époque à cause de la longueur de pellicule limité à dix minutes, il trouvera astucieusement des raccords quasi invisibles. Enfin invisible est vite dit car on sent forcer la caméra partir sur un élément (un dos d’acteur par exemple) pour pouvoir faire sa coupe. Même si c’est visible c’est relativement ambitieux et réussi pour l’apprécier à sa juste valeur aujourd’hui surtout que derrière sa caméra le réalisateur ne lésine pas sur les cadrages zoomés et les mouvements.

Le film repose essentiellement sur John Dall, acteur qui tiendra avec brio le film sur ses épaules. Son personnage cynique, aux airs hautain et insupportable rend le film encore plus parfait. Dommage de voir que ce jeune acteur de l’époque ne fera pas une grande carrière. Son physique entre un mixte de Affleck jeune et de Mintz-Plasse, nous pousse presque à le détester mais sa répartie est bonne et il signera une bien meilleure interprétation que son stressé collaborateur Farley Granger. Hitchcock joue sur la motivation trouble de Brandon sans trop appuyer sur l’ambiguïté de l’homosexualité qui règne entre les personnages principaux. James Stewart quand à lui en pleine force de l’âge reste égal à lui même sur un Hitchcock, toujours aussi classe, toujours aussi juste, toujours aussi bon. Surtout que Hitchcosk lui rajouta une difficulté en lui enlevant une talonnette d’une des chaussures, pour obtenir une légère boiterie. Même si les parents de la victime qui se trouve dans le même appartement sont présents, je regrette qu’ils n’aient pas un rôle plus conséquent, laissant leurs gestes frôler la fameuse caisse en bois.

L’histoire est quant à elle simpliste, mais comme sur une pièce de théâtre on voit s’animer les acteurs laissant place à une seconde partie bien meilleure grâce à une première partie bien installée. Ca manque un peu d’animation en milieu de repas.

Le panorama de New York était une maquette trois fois plus grande que le décor lui-même, avec des nuages en laine de verre et six mille petites lumières allumées à la tombée du jour. En plus de s’occuper de la mise en scène des acteurs, il a fallu faire de même pour le décor qui s’anime petit à petit avec le couché du soleil.

Un film peut être mineur dans la carrière du maître du suspens mais qui s’essayera au « théâtre » et au plan séquence qui amènera tension et le malaise auprès d’un acteur talentueux même si à ce jour méconnu.

« Le chômage, la misère et les queues devant les magasins disparaissaient… Le meurtre après tout est ou devrait être un art, il devrait être l’apanage d’une petite élite… les victimes sont des êtres inférieurs sans intérêt… semaine de l’égorgement ou la journée de l’étranglement « 

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