Christine (1983)

Christine

Réalisé par John Carpenter Avec Keith Gordon, John Stockwell, Alexandra Paul Pays:   États-Unis Genres : Drame, Horreur, Mystère, Thriller Durée : 1 h 50 min Année de production : 1983

7.5/10

Adapté du roman éponyme de Stephen King sorti la même année, John Carpenter tente de redorer son statut suite à l’échec commercial de son film précédent The Thing.

Moteur vrombissant, dès le générique avec la très percutante musique de Bad to the Bone, on sent très rapidement la force de la réalisation de Big John. Rouge et blanche, reluisante, superbement éclairée, la magnifique Plymouth Fury va rapidement provoquer le chaos en faisant son apparition sur la chaine de fabrication. Pas moins de 3 minutes il faudra à la voiture pour provoquer un accident. Dès lors, le schéma est posé, il nous reste qu’à attendre le pire.

L’introduction des personnages est lente et calme. Carpenter prend son temps pour montrer la psychologie de son héros. Lunettes et coupe de premier de la classe, Arnie Cunningham semble être une personne fragile et passe son temps à se faire emmerder par des loubards. Dès lors où il tombe amoureux d’une voiture à l’état d’épave, on sent sa complicité avec la voiture grandir. Oubliant ses lunettes, son comportement change. Son amour pour sa voiture sera tellement grand qu’il la considérera comme « vivante ». Nommée Christine, cette dernière deviendra rapidement angoissante pour devenir le personnage central du film.

Dans la lignée de Duel de Spielberg, Christine apportera en plus le coté sentimental et l’attachement qu’elle aura avec son propriétaire. Malgré ses plus de 30 ans, le film arrive à nous convaincre. L’effet de reconstitution de la voiture est époustouflant. Sans image de synthèse, la métamorphose de la voiture nous coupe véritablement le souffle! On a beau se repasser les scènes, on est subjugué par les images et on cherche consentement la façon qu’à pu utiliser Carpenter pour faire « vivre » son monstre. Tout n’est pas question de meurtre, le scénario abordera de façon remarquable ses personnages. Autant sur la mutation de la voiture que celle d’Arnie totalement vampirisé par cette dernière. Il est dommage cependant de voir que le « méchant vilain » soit mollement abattu face à l’imposante voiture.

Agrémenté par une mise en scène somptueuse et d’une photographie travaillée, Christine, qu’elle soit neuve, poussiéreuse ou en feu, nous offre des plans remarquables et mémorables… même sur son ultime plan où elle n’abordera pas son meilleur profil! Composée en partie par Carpenter himself, la bande-originale typique des années 80 accompagnera efficacement la transformation psychologique d’Arnie autant que celle de Christine.

Carpenter soucieux d’offrir un film de qualité dévoile toute la belle mécanique d’une réalisation soignée et fera honneur aux écrits de Stephen King.