Réalisé par Avec Jamel Debbouze, Arié Elmaleh, Mélissa TheuriauPays: Genres : Aventure, Comédie, Animation Durée : Année de production : |
3/10 |
Si avoir tourné totalement en « performance capture » est ambitieux pour le premier film de Jamel Debbouzze, il en reste pas moins que le rendu est partiellement raté. C’est dommage, car il y a quelques plans avec des environnements lumineux qui valent le coup. Mais le principal souci vient du rendu de ses personnages. Le film à peine sorti est déjà daté avec des textures très fades sans véritable maturation. Pourtant il aura fallu près de 7 ans à Debbouzze pour mettre en images son premier film. Nous sommes en 2015, il aurait été bon de regarder du coté outre-Atlantique pour se rendre compte que ce film allait avoir du mal à s’imposer avec une identité aussi marquée et vieillissante.
Et si nous fermons les yeux sur l’aspect esthétique, histoire d’entrevoir quelques qualités… ou d’autres défauts. Jamel s’est offert un autoportrait au pays des simiens en prenant comme fil conducteur l’œuvre subversive de Roy Lewis. Qu’on est lu ou non le livre, le rendu au cinéma est très pauvre et très enfantin. Autocentré jusqu’à vouloir handicaper le bras droit son personnage, Debbouzze va se mimer à travers l’infographie. Son phrasé qui se bouscule dès qu’il parle est là aussi une marque de non-renouvellement du comédien. Il ne peut pas sans cesse incruster l’humour pitoyable de son « Jamel Comedy Club » à chacune de ses apparitions car ça devient vite agaçant, voire arrogant quand c’est au détriment d’un film d’animation. Il a 40 ans, il est temps de se renouveler, bien qu’on peut souligner son talent à multiplier les casquettes!
De plus, Jamel en tant que réalisateur, n’invente rien, on a l’impression de connaitre l’environnement et de se retrouver dans la théorie de l’évolution de l’homme pour « les nuls ». Cette relecture classique de la préhistoire n’apporte rien de nouveau surtout quand on a déjà côtoyé les Croods ou les paysages arides de l’âge de glace ces 10 dernières années. De plus, le film est très mal découpé, dont l’arrivée furtive de Lucie, un personnage dont on sait par avance ce qu’elle deviendra pour notre héros devenu bipède. Il y a quelques moments sympas avec quelques passages musicaux dynamiques mais au-delà de ça, c’est un beau gâchis. Le rire se fait rare, il n’y a aucune force comique, on sent Jamel, bien seul derrière toute cette mascarade. Seul le personnage crétin de Ian (interprété par le frère de Gad Elmaleh) est très drôle, j’ai apprécié ses mimiques et ses interjections. Le reste du casting est aussi aérien que translucide.
L’hommage à Louis de Funès est consternant, en plus de ne rien apporter de concret au film. Créditer post-mortem un tel acteur est franchement mal venu, surtout dans une prestation simiesque. On lui a demandé ce qu’il en pensait outre-tombe? Même s’il y a bien un accord des ayants droits c’est-à-dire sa famille, je pense que de réutiliser la voix d’une personne défunte sera la nouvelle problématique de demain!
Jamel fait son show pour la modique somme de 40 millions d’€uros. Ça fait cher le one man show d’animation! Trop de Jamel, tue le Jamel. L’intention était là, le rendu n’est pas.
Nico Niconaogg Do liked this on Facebook.