Réalisé par Avec Ingrid Bolsø Berdal, Erik Aude, Iván GonzálezPays: Genres : Horreur Durée : Année de production : |
5/10 |
26 lettres dans l’alphabet, 26 réalisateurs, une imposition par la première lettre du titre, 5000 $ chacun pour un budget total de 130 000 $, voilà un regroupement de court-métrage autour de la mort qui se regarde facilement, même si pas toujours de qualité. Je ne ferai pas comme souvent la critique de la totalité des sketches car ici trop nombreux et surtout parce que beaucoup sont insignifiants, amateurs et n’ont aucune raison d’avoir leurs places dans cet abécédaire. Beaucoup se sont inspirés sans être inspirés eux-même. En remuant un peu cette marmite composée de courts-métrages, voici ce qui en ressort sans classement qualitatif quelconque:
H comme hydro-electric diffusion. Un court métrage qui a de la personnalité. Totalement WTF, on y découvre un chien-aviateur face à une chienne-nazie qui se charme puis se déboite la gueule. Sa colorimétrie et son rendu cartoonesque rendent le film très correct. Cependant heureusement que cela reste au format de court!
A comme Apocalypse. Dès le départ on est happé par un couple qui se déchire. Totalement démuni, on découvre un mari qui ne comprend pas la haine qui pousse sa femme à l’ébouillanter, à lui couper la main. Le twist final rendra encore plus tragique cette querelle d’un amour certain.
Q comme Quack. La mise en scène de réaliser un film avec la lettre Q est la bienvenue. C’est léger et drôle même si la fin est prévisible. Enfin un film qui évite de nous plonger constamment dans l’horreur, même si respectant la thématique autour de la mort.
K comme Klutz. Sous sa forme animée et fraîche, ce court vient à point nommé en milieu de film. Dans cette superposition d’horreur, les couleurs claires de ce dessin animé sont très plaisantes et l’absurdité du scénario rend le film finalement drôle. Suivez avec légèreté une blonde harcelée par son caca tueur.
L comme Libido. Le court-métrage le plus dérangeant (bien que le Y sous ses airs de pédophile se place bien) face à l’obligation de se masturber le plus rapidement pour défier la mort. La torture, le sexe, l’enfance, tout est mis en place pour nous déranger. Le plus borderline de la série.
X comme XXL. Xavier Gens aurait pu se pencher sur un trouble du comportement alimentaire de cette femme obèse. Mais il ira à l’essentiel dans un amincissement aussi gore qu’efficace. C’est bien crade mais ça rentre pleinement dans la thématique.
W pour WTF, et il porte bien son nom. C’est bien merdique. Comment composer un film en y mêlant bruit métallique, voire cacophonique et images totalement illisibles. A quelques images près je perdais la vue et l’ouïe. Et tout ça pour un budget de 5000 $, y a pas mal de réalisateurs qui ont dû se faire de bons plaisirs gastronomiques!
T comme Toilette, qui remplacera le maintenant célèbre T de Turbo. S’il n’en reste pas le plus réussi, sa réalisation en pâte à modeler fait de ce court-métrage une réalisation qui complète le panel de différentes mis en scènes. Ce n’est pas super bien écrit mais la scène finale impertinente aborde le coté sanguinolent de façon soudaine!
F comme Fart. Dès lors où on part vers le pays du soleil levant, on est sur d’y découvrir des pépites comme ce court-métrage autour de la mort par asphyxie. Mais comme l’annonce le titre (heureusement dévoilée à la fin de chaque court), cette mort se fera par la déferlante de prout. Une farce burlesque dont le scénario aura le mérite de marquer les esprits à défaut d’être intéressant. Comme quoi même quand on fait de la merde, on peut avoir sa place dans cet empilement de film. Pour les fans du nippon-style, se reporter à la lettre J, que je ne critiquerai pas pour autant.
S comme Speed. Réalisation très pro, qui aurait pu être une introduction d’un long-métrage d’un road movie. Le twist final autour de la jeune fille en pleine cavale a du bon sens. C’est bien emballé!
Même si le genre est assez casse-gueule, des films comme Creepshow ont su se faire un nom. Nous sommes ici indéniablement le cul entre deux chaises (enfin tant qu’on y met pas un bambou entre les deux – cf. la lettre L) face à de trop nombreux court-métrage aux qualités très/trop éloignées. Mais heureusement la courte durée de ces mini-films fait qu’on attend patiemment la prochaine lettre afin de découvrir une nouvelle histoire qui va dévoiler la destruction avec toute sa brutalité.
La mort est abordée de façon différente de part de multiples visions de réalisateurs, que ce soit par l’humour, l’horreur, le gore, mais aussi par un aspect futuriste et/ou WTF. Mais il y a trop de films, trop de réalisateurs, trop de différences qui ne nous permettent pas d’avoir un avis totalement positif sur la compilation. Au final, on déguste un véritable artichaut: beaucoup de déchets pour quelques bons courts!