Réalisé par Avec Lisa Loven Kongsli, Johannes Kuhnke, Clara WettergrenPays: Genres : Drame Durée : Année de production : |
6.5/10 |
Présenté dans la sélection Un Certain Regard (Prix du Jury) au Festival de Cannes, le synopsis a sur le papier de quoi nous surprendre et nous laisser en suspens…
Face à une avalanche, un père de famille s’échappe laissant sa famille derrière elle. Celui qui est considéré comme le pivot, le protecteur de la cellule familiale, devient indigne de son statut, c’est tout un petit monde clos qui s’effondre. Nous-même nous ne serions pas comment réagir quand un événement est aussi soudain!
Le réalisateur Ruben Östlund impose une ambiance en prenant son temps. Il aime s’attarder sur des plans fixes, souvent longs, mais qui nous mettent rapidement mal à l’aise. L’introduction appuie fortement sur la complicité d’une famille soudée et aimante. Et à chaque instant nous attendons, captif, le basculement d’une situation qui va devenir inconfortable. Portés par quelques notes puissantes des Quatre saisons de Vivaldi, les somptueux décors savoyards vont s’assombrir au fil du récit.
La vie de couple et la confiance s’effondrent. Tout est difficilement contrôlable. Le drame va devenir contagieux et complexe pour le couple, pour les enfants mais aussi pour les amis du couple. Et quand Ebba demande des explications, Tomas est dans le déni. Finalement le plus tragique dans l’histoire c’est cette culpabilité et les « non-dits » qui deviennent cruels, parfois insupportables. La psychologie des personnages est brillamment interprétée par un casting Scandinave. Mais le « hic » arrive près d’une heure et quart plus tard. Quand le scénario tourne en rond et s’embourbe dans des lamentations démesurées mal équilibrées. Le père de famille perd sa crédibilité de jeu jusqu’ici juste. Le couple semble vouloir réfléchir chacun de leur côté et les retrouvailles sont souvent pénibles, voire pathétiques. Et le plus bizarre c’est que le cœur du film ne sera finalement jamais abordé pleinement, la famille ne veut pas en parler, nous-même on ne veut pas les comprendre.
Mais
Le comportement de chacun face à la peur est divergeant. Dans une ultime épreuve sur le chemin du retour en bus, le réalisateur va mettre à feu les viscères cette fois-ci de la femme, une réaction contradictoire qui reconduira de nouveau à des « non-dits » face à un mari (trop) compatissant. Une morale un peu balourde comme toute la seconde partie du film, loin de l’impertinente et très bonne première partie.
Un film Scandinave qui avait tout pour plaire, avec une intrigue forte qui nous interroge mais qui malheureusement s’enfonce dans une thérapie indélicate et balourde. Confiance, panique, culpabilité… et vous, que feriez-vous dans une situation aussi extrême?
Gaëlle Pacaud-Marchi liked this on Facebook.