Réalisé par Avec Ben Stiller, Owen Wilson, Will Ferrell, Penélope CruzPays: Genres : Comédie Durée : Année de production : |
3/10 |
Zoolander 2 ne sollicitera pas beaucoup vos zygomatiques. Alors que le premier film était déjà une épreuve partant dans une dérive humoristique complexe à appréhender, 15 ans plus tard le second opus continuera dans cette lancée. Avouons-le c’est du grand n’importe quoi. S’il est parfois bon de rire en partant dans des délires extrêmes, il est d’autant plus affligeant de ne pas comprendre l’humour d’un film, pour en devenir totalement hermétique. Et de là à en faire un diptyque alors que les critiques étaient déjà médiocres, il ne fallait pas s’attendre ici à du grand cinéma.
Pourtant le casting est un atour majeur du film. Ben Stiller est un humoriste et comédien de talent. Multi-casquette, il gère aussi bien son image que ses films. Réaliser Zoolander 2 était une facilité de reprendre un personnage déjà connu du grand public mais complexe à faire revivre à l’écran tellement l’humour est d’une autre dimension. On est limite dans de la private joke que seuls les scénaristes comprennent. Owen Wilson complète ce duo qu’on aime voir même s’il arrive pas vraiment à nous faire rire – à défaut de rire jaune. Pénélope Cruz viendra agrémenter le film par un humour sympatrique et jovial qui change foncièrement du registre dans lequel elle s’est implantée depuis des années. Toujours un plaisir pour nos yeux, moins aux oreilles au vu de son habituel doublage franco-espagnol. Elle reste néanmoins la valeur la plus sûre du film, pour ne pas dire l’unique argument qui m’a poussé à voir cette suite, même si Ben Stiller reste un acteur inventif. Pour compléter le tout, Will « Mugatu » Ferrell revient en force dans un rôle toujours aussi déjanté. D’ailleurs le film, et donc l’humour, lui ressemble plus qu’à Ben Stiller. Du coté des guests ça y va. Des caméos qu’on aime voir même s’ils n’ont ici aucun intérêt. Il y a du monde à l’écran, au risque de bien les décevoir: de Billy Zane à Benedict Cumberbatch, en passant par John Malkovich, Sting ou Milla Jovovich sans oublier les égéries des podiums de la mode. Et finalement la « star » qui s’en sort le mieux c’est Justin Bieber dans une introduction finalement pas si mal qui arrive même à nous faire sourire.
Côté histoire ça ne tient pas la route, même si le délirium est une priorité face à la cohérence, à l’écran le rendu ne semble pas toujours très fluide. La volonté d’essayer de s’éloigner des clichés actuels de la comédie US en rajoutant un montage dynamique est un faire valoir du film, malheureusement l’absurdité qui en découle nous déconcerte totalement. Pourtant Stiller pointe bien du doigt le monde de la mode, il l’avait plus ou moins bien réussi dans le premier film en se moquant des « duck-face » inimitables que l’on retrouve aujourd’hui sur pas mal de selfies « branchés », mais quel intérêt de réitérer l’expérience? La mixité des genres ne réussit pas au film. On ne sait pas si on est dans le dernier James Bond ou dans le dernier film des Frères Farelli. Heureusement, la dernière scène, même si toujours farfelue, nous tient a minima en haleine avec un Derek/Stiller déjanté, un Hansel/Wilson complice et une Valentina/Cruz pulpeuse, un trio qui sauvera partiellement le film du gouffre en évitant d’être estampillé « purge ultime de l’année ».
Mince, Ben Stiller se relance dans l’aventure Zoolander! Incompréhensible et abscons, il va falloir s’armer d’un bon rail de cocaïne pour pleinement apprécier cette comédie déjantée qui peine à convaincre. Soutenu par une multitude de « guests », Zoolander 2 conserve un côté attachant par ses personnages mais ridicule sur sa structure, et quoi qu’on puisse en penser, même la pétillante Pénélope ne sauvera pas le film du naufrage.