Réalisé par Avec Josh Brolin, George Clooney, Alden EhrenreichPays: Genres : Comédie, Drame, Musique, Mystère Durée : Année de production : |
5.75/10 |
Capable du meilleur comme du pire, le cinéma des frères Coen possède toujours cette magie universelle de l’absurde. Avé, César! est une comédie burlesque qui renoue avec l’atmosphère si particulière du cinéma des années cinquante et de celle des plateaux de tournage des grands studios en plein âge d’or.
Il est vrai qu’au premier abord, cette suite de séquences imbriquant de multiples intrigues n’a ni queue, ni tête. Les frères Coen semblent se perdre entre l’idée de rendre un pur hommage à Hollywood et la volonté de sortir un scénario de leur cru, voulait rire de cette machine à rêves qu’ils côtoient déjà depuis 30 ans. Mais l’immersion dans le monde cinéma est intéressante, ses images pittoresques et ses personnages hauts en couleurs nous captivent a minima.
Si l’ensemble ne forme rien de très concret, le fil rouge autour du personnage d’Eddy Mannix, l’homme de main du studio, dit le facilitateur garde un bon rythme face aux nombreux impondérables. Il va devoir gérer et solutionner plusieurs problèmes à la minute, entre la cocasse vedette star enlevée par un groupe de scénaristes communiste, la gestion difficile d’un jeune espoir dans un western, l’approbation du péplum par les pontes religieux ou la grossesse de l’actrice principale d’un film aquatique. La mixité des situations fait que cette comédie passe relativement vite. L’absurde et le ridicule l’emportent parfois sur le sérieux du message artistique, mais on sait immanquablement que nous sommes chez les frérots Coen.
Si George Clooney et son indétrônable charisme cultivent l’histoire la plus dense, que Ralph Finnes, Jonah Hill ou Scarlett Johansson auront un rôle à la limite de la figuration, il en reste pas moins que la performance de Channing Tatum reste la plus appréciable. La comédie musicale au cœur de l’intrigue apporte une dynamique exemplaire et on s’indigne de ne plus voir un tel cinéma aujourd’hui. Cependant, sa saugrenue métamorphose au parti communiste de l’Union Soviétique semble totalement lunaire, nous laissant parfois dans le doute face à une comédie qui nous prend à contre pied, ne se laissant jamais enfermer dans un unique style. Rythmé par l’étroite liaison du compositeur Carter Burwell, on rebondit de situations cocasses à des non-sens abracadabrants, synonyme du cinéma des originaux frères Coen.
Avé César est un pastiche improbable, nous guidant au cœur des studios hollywoodien en plein âge d’or. Du péplum, au balai aquatique en passant par le western ou la comédie musicale, les frères Coen nous engage dans une réflexion à la fois artistique, politique et loufoque autour du 7ème art. Un cinéma à prendre avec des pincettes, au risque de se bruler les doigts.
Jacques Marchi liked this on Facebook.
Jean Gouny liked this on Facebook.
Gaëlle Pacaud-Marchi liked this on Facebook.