Réalisé par Avec Liam Hemsworth, Jeff Goldblum, Bill PullmanPays: Genres : Action, Aventure, Science Fiction Durée : Année de production : |
5.5/10 |
Il y a des suites que l’on n’attend vraiment pas car elles se caractérisent par leur inutilité profonde et par un aspect mercantile de plus en plus courant à Hollywood.
20 ans séparent cette suite au premier film. Cela ne nous rajeunit pas. A l’époque, même si beaucoup critiqué, ID4, premier du nom, était véritablement du gros blockbuster annonçant des gros effets spéciaux avec des scènes explosives dont la mémorable désintégration de la maison blanche. Le making-of en était même captivant et faisait de ce gros « gloubiboulga » d’explosion made Roland Emmerich une référence en la matière, qu’on aime ou que l’on déteste le film.
Mais de nombreux blockbusters ont envahi notre écran depuis, qu’ils soient de Roland Emmerich ou de ses potes tels Michael Bay ou James, Cameron. Les scènes de destruction massive n’impressionnent plus tant une multitude de films sont passés sur ce terrain. Aujourd’hui, on attend, en plus d’éclairer notre pupille à coup d’explosion, d’être captivé par un semblant de scénario. Ici, tout est incohérence, et pourtant le premier film n’était pas de toute finesse. Les personnages sont agaçants, survivent à des situations rocambolesques et arrivent à se retrouver aux quatre coins de la planète dans une situation post-apocalyptique cacophonique. Tiens papa, qu’est-ce que tu fais là?
Dès le départ, la solidarité de l’homme nous amuse. Remaniant l’arme extraterrestre, le monde est enfin uni, dans une réalité d’aujourd’hui qui est tout autre. On retrouve l’ex-président Bill Pullman en moyenne forme mais qui lâchera sa béquille pour aller botter le cul des extraterrestres. Will Smith n’est plus de la partie et bizarrement on s’en moque. L’acteur qui jouera son fils ne marquera pas les esprits, pas plus que le héros de cette nouvelle aventure, Liam Hemsworth. Charlotte Gainsbourg est la bonne blague du casting pour ne pas dire l’extraterrestre du film. On se demande ce qu’elle vient faire là, enfin finalement pas plus que de la voir chez un Lars Van Trier. Au final, aucun acteur ne se dévoilera à travers ce film à gros budget, écrasé par une horde d’effet spéciaux.
Cependant tout n’est pas mauvais non plus. En plus de jouer du divertissement, Roland Emmerich arrive à rire de son propre film, en parodiant les improbables scènes du premier film. La scène du chien, longtemps moquée, reviendra ici en force laissant un Jeff Goldblum médusé face au sauvetage d’un vulgaire toutou. La maison blanche, reconstruite depuis, échappera de justesse à l’écrasement d’une cohorte de bateau et d’une gigantesque vague. C’est le drapeau Américain qui arrêtera le tout. Etonnant! L’attaque finale de la reine-alien, nous rappelant parfois la créature de Ridley Scott, nous sort quand même de notre torpeur. La créature a de la gueule et l’essaim de vaisseaux extraterrestres qui envahit notre écran justifie a minima l’excessif budget du film de 200 M$. Les multiples envolées dans un nuage de lasers, d’avions de chasse et de missiles arrivent au final à nous divertir même si le constat de médiocrité est irrémédiablement déjà présent dans nos esprits agacés. Surtout si vous détestez le premier, ne cherchez pas à être convaincu par cette suite.
ID4:2 annihile le relatif bon souvenir d’un blockbuster d’époque qui aurait pu vieillir tranquillement sans lui donner une suite dénuée de tout intérêt. Faire du neuf avec du vieux, Hollywood s’encroute dans la course aux billets verts en démultipliant les franchises, laissant le catastrophe l’emporter sur le film-catastrophe, réduisant la science dans la science-fiction. Le cinéma ne se fait plus avec de la pellicule… mais avec des billets.
Revu en 2024: +1.5
Jacques Marchi liked this on Facebook.