Réalisé par Avec James McAvoy, Anya Taylor-Joy, Betty BuckleyPays: Genres : Horreur, Thriller Durée : Année de production : |
6/10 |
Shyamalan revient en demi-teinte avec un thriller honorable, même si loin d’être mémorable. Inspiré d’une histoire vraie, il va transformer les 23 personnalités de son personnage en une bête psychopathe sans que l’on ne sache véritablement les motivations de ce dernier. L’approche psychologique et bestiale de Kevin sera confrontée avec celle de sa victime, elle aussi tourmentée dans sa jeunesse. Une comparaison en opposition, tels le bien et le mal.
Split ennui parfois face à une redondance malsaine. Même si on constate une brillante interprétation de James McAvoy, on a l’impression que bizarrement passer d’un personnage fou, à un autre aussi fou, semble pas si complexe, le rendu à l’image n’est pas assez détonant.
Seule la morale permet de comprendre pourquoi le réalisateur décrit les psychoses de son anti-héros, et, celle de sa victime avec un passé pourtant bien plus abrupt. En effet, s’il y en a bien une qui morfle c’est bien la victime, celle qui rejoindra les démons de son passé. Notre force psychologique n’est pas identique, les ressentis ne sont pas vécus de la même façon avec des comportements qui diffèrent dévoilant que l’humain est à la fois tordu et complexe.
Isolé, Split aurait pu être rapidement oublié en étant un film juste correct. Mais le potentiel de ce dernier pourrait prendre de l’ampleur si le réalisateur construit favorablement sa saga. En effet, jusque-là tout semble marketing en insérant la scène de fin avec David Dunn aka Bruce Willis, tout droit sorti du film Incassable. Même si le monstre « La Horde » existait déjà dans les écrits du réalisateur lors de la production de son premier chef-d’œuvre, il semble un peu bancal de construire une saga par un simple lien dans une unique scène finale. Cependant, elle a le mérite d’orienter notre curiosité et ouvre de nombreuses portes sur un potentiel univers étendu à la Shyamalan.
Le réalisateur créé de l’intérêt autour de son œuvre, manipulant le spectateur en le forçant à analyser un peu plus son personnage. De la construction de son affiche, de son titre en opposition avec celle d’Incassable, on se dit finalement que la subtilité a parfois du bon. L’homme de verre atteint d’ostéoporose, se trouvait à l’opposé du spectre d’invincibilité de David Dunn, ici le parallèle est flagrant entre brisures physiques du premier film et les brisures psychiques du second. En créant La Bête, Kevin rejoint le monde des super-humains et de la saga Shyamalan.
Isolé, Split est emphatique et terne. C’est le parallèle avec le chef-d’œuvre Incassable du même réalisateur qui s’avère intéressant. Espérons juste que Shyamalan exalte sa saga en pensant pleinement son scénario, car nous, spectateur, nous l’attendons depuis déjà trop longtemps cette trilogie.