Detour (2017)

L’importance c’est pas le choix que tu fais, mais celui qu’on te donne!

Detour

Réalisé par Christopher Smith

Avec Tye Sheridan, Bel Powley, Emory Cohen
Pays:  Afrique du Sud,   Royaume-Uni
Genres : Thriller
Durée : 1 h 30 min
Année de production : 2017
7/10

Impensable de voir encore aujourd’hui les œuvres de Christopher Smith passer à côté des salles obscures françaises. Certes, il conserve l’engouement des cinéphiles qui vont piocher ses films en DTV mais le talent du bonhomme mérite amplement une sortie cinéma.

Detour est un thriller rondement mené, même si  le scénario s’étire lentement avec des scènes pas toujours utiles. L’intrigue est au premier abord ultra-basique, un thriller comme on en voit souvent au cinéma. Mais quand on se plonge dans le cinéma de Smith, on sait immanquablement qu’on sera cueilli par une mise en scène redoutablement à la photographie soignée.

Résultat de recherche d'images pour "détour christopher smith"Jouant sur sa table de montage multipliant les « splitscreen » (un peu trop à mon goût), le film va se découper en deux temporalités, capitalisant énormément sur son art de la construction maligne menant vers une fausse complexité. En effet, le procédé se révèle n’être qu’un gigantesque tour de passe-passe scénaristique, soigné par l’écriture du réalisateur. Cette fois-ci Christopher Smith ne cherche pas à nous surprendre par un twist abracadabrant, mais plutôt en nous faisant un petit exercice illusionnisme sur sa table de montage. Évidemment, comme tout numéro de magie, le spectateur sera réceptif que celui-ci adhère au concept. Chaque détail compte et il faut être vigilant à chaque réaction, à moins de revoir le film avec une lecture cette fois-ci différente. On pourra reprocher une conclusion un peu faiblarde, même si le spectateur sera animé par la reconstruction habile de l’intrigue.

Du côté du casting, on appréciera la sobriété du jeune Tye Sheridan. Campé dans un personnage timide, il sera à la hauteur de son machiavélique plan. Emory Cohen manque un peu de teneur avec un personnage qui va s’effacer un peu trop vite. Quant à Bel Powley, elle apportera un peu de féminité dans ce trio, sans faire de l’ombre à ses partenaires. Un trio sans trop de personnalité mais qui fonctionne!

Le parti pris du réalisateur est d’arriver encore à nous surprendre, en nous racontant une banale histoire digne d’un thriller de série B mais en faisant l’énième démonstration de son savoir-faire de metteur en scène et de scénariste, dans une œuvre tout aussi intime que surprenante.

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