Réalisé par Avec Ari Folman, Ron Ben-Yishai, Dror HaraziPays : Genres : Animation, Documentaire, Histoire, Guerre Durée : Année de production : |
7/10 |
Valse avec Bachir est une œuvre atypique qui ne cherche pas à nous expliquer le massacre de Sabra et Chatila qu’il y a eu à Beyrouth au début des années 80 mais plus à comprendre l’état de choc d’un individu face à une situation difficile et/ou déroutante. On est face à la complexité du cerveau et le dénie d’une situation pourtant vécue, un tri inconscient qui semble parfois nous protéger. Mais tout n’est pas effacé, il reste toujours des traces, et c’est quand celle-ci refait surface que le coup est parfois dur à encaisser.
Entre animation, bandes-dessinées, histoire vraie, autobiographie et fiction, difficile de se projeter dans le monde de Folman. La forme doit-elle prendre le dessus sur le fond? Les dessins sont graphiquement « autres » et l’animation nous sort de ce qu’on voit souvent au cinéma. Mais la lenteur des mouvements fait souffrir l’intrigue autour de l’enquête d’Ari qui s’enrôle dans du documentaire mal intégré. Disons que c’est astucieux quand c’est mis en scène autour d’un verre, ça l’est moins face à fond unis.
Le souci c’est que j’ai eu énormément de mal à personnifier les dessins. Et fatalement c’est qu’à la dernière scène que le choc nous vient dans la gueule. On y découvre pas un grand mystère, on s’attend à ce que la révélation soit à la hauteur de l’attente mais c’est surtout le réalisme qui rattrape la fiction qui nous fait froid dans le dos, et c’est indéniable elle rend le film (in)humain. C’est juste dommage que ça vient un peu trop tard en termes d’émotion.
Une autobiographie personnelle qui offre une réalisation atypique et certainement un réalisateur à suivre pour son coté audacieux sur le coté graphique.