Réalisé par Avec Tom Hiddleston, Sienna Miller, Jeremy IronsPays: Genres : Drame Durée : Année de production : |
6.75/10 |
High Rise nous invite dans son univers oppressant et rétro-futuriste, dans un décor épuré et immaculé qui va rapidement se défraichir, tout autant que l’intrigue. Hish-Rise est un film à part, les bizarreries de Ben Wheatley sont toujours bonnes à suivre avec une filmographie atypique avec ses particularités, lorgnant toujours dans un cinéma qui se renouvèle, qu’on y adhère ou pas.
Ici, l’exceptionnelle ambiance dès le premier quart d’heure, nous fait oublier notre propre réalité, dans un monde totalement nouveau. On est happé par le monde que nous impose le réalisateur, comme s’il devenait un standard. Intemporel, difficile de dater l’intrigue entre décors des années 70 et l’ambivalente ambiance futuriste. High-Rise s’approprie l’ambiance d’un Stanley Kubrick dans un surréalisme absurde et cruel propre a l’esprit anglais du réalisateur. Incontestablement le film va diviser. Parce qu’on est dans une ambiance pernicieuse avec des personnages farfelues entre la décadente richesse et la cruelle pauvreté. Et au milieu se trouve notre héros qui devra s’imposer dans sa classe sociale.
Tom Hiddleston est très bon dans son rôle, tout autant que Jeremy Irons mais c’est Luke Evans qui en devient perturbant avec son regard pervers, dégueulasse et provocant. Et dès lors où le spectateur est bercé par la musique de Portishead – SOS, on sent le malaise s’installer dans un décor apocalyptique à bouffer de la viande pour chiens, alors que quelques minutes auparavant, sexe, alcool et fric s’imposaient dans l’imposante battisse. Tout est décalé et c’est dignement mis en scène, sans oublier l’improbable arrivée de la femme de l’architecte à cheval qui ne veut qu’une chose: se faire « sauter »! Un grand saut qui va (trop) rapidement être la perte d’une communauté qui rêvait d’indépendance et de liberté. Si un appartement est à vendre, visitez-le mais ne l’acheter pas.
High-Rise a une âme, même si tout porte à croire que c’est juste un gros bordel dans l’ascension sociale d’un vulgaire building. Ben Wheatley impose de nouveau ses particularités filmiques, il faut juste savoir où essuyer ses pieds dans cet improbable et particulier immeuble.