A des millions de kilomètres de la Terre (1957)

À des millions de kilomètres de la Terre

Réalisé par Nathan H. Juran

Avec William Hopper, Joan Taylor, Frank Puglia
Pays :  États-Unis
Genres : Fantastique, Horreur, Science Fiction
Durée : 1h22min
Année de production : 1957
7.5/10

Ah les joies des effets spéciaux en plateau, finalement y a que ça de vrai pour se rendre compte du travail effectué par des légendes comme Harryhausen. Ce maitre des effets spéciaux nous laisse entrevoir son énorme potentiel créatif de son début de carrière, à travers le procédé Dynamation (Méliès est pas loin), mais aussi par son talent à mettre en scène des créatures dotées d’une grande force poétique. Alors bien entendu, le procédé « image par image » est visible, c’est loin d’être fluide, mais peu importe la force du monstre, c’est l’expressivité de ses gestes et du visage, le naturel de ses postures et de ses mouvements, la crédibilité des déplacements et de l’anatomie.

Ymir est une créature certes irréelle mais ca reste un personnage authentique. Sa naissance reste la scène la plus remarquable, la plus touchante, tout spectateur qui verra le film, ne peut qu’être touché par cette scène autant sur la technique que sur la créature. Cette petite chose verte (depuis pas longtemps vu que le film a été colorisé) qui tient dans le creux de la main qui se débarrasse du gel qui l’entour pour se frotter les yeux quand la lumière s’allume. Ca donnerai « presque » d’avoir la même à la maison. De plus, même si elle se bât avec les hommes, finalement on s’aperçoit qu’elle ne demande qu’à vivre en paix, et tente de s’échapper, elle est victime de sa « bizarrerie ». Le combat avec l’éléphant a été censuré par le passé, je la trouve réussi, sans être si violente que ça. Lorsque Ymir attaque un homme pour le prendre dans la main, ou le mettre à terre, l’homme devient alors pâte à modeler. Même si c’est visible là aussi, c’est quand même bien pensé pour pouvoir faire interagir le monstre avec les hommes.

Pour la suite, il ne faut pas chercher l’excellence dans le scénario qui reste peu original. Le script de À des millions de kilomètres de la Terre mélange les éléments propres aux films d’invasions extra-terrestres et du mythique King Kong, qui est prétexte à mettre en scène un monstre un peu plus original que d’habitude, parce qu’il ne ressemble à rien de ce que l’on connait sur notre planète si ne n’est dans le fantastique avec un lien de parenté avec Godzilla. La fin fait bien sûr penser à King Kong avec le Colisée en lieu et place de l’Empire State Building.

Pour des questions de moyens, le film a été tourné en N&B, ce qui lui apporte son lot de charme. Mais le réalisateur et Harryhausen, auraient voulu le voir naître en couleur. Mais, qui aurait pensé à l’époque que 50 ans plus tard, avec la magie de la technologie de chez Legend Films ça aurait été possible. Et là, même si c’est « beaucoup » l’ordinateur qui travail, le rendu est assez bluffant parce que finalement aucune couleur n’existait sur la pellicule, il a fallu tout réinventer… Y a des films comme Citizen Kane qui ne peuvent et ne doivent pas être colorisé, car l’ambiance est noire et va de paire. Ici la couleur ne pose aucun souci, ça révèle encore plus le travail d’animation de Harryhausen. Et en plus c’est réussi. En regardant le documentaire, j’imaginais pas ca possible, je pensais qu’il retravailler sur des sources couleurs, et pourtant non…

La richesse de se film se trouve dans les mains de Ray Harryhaussen avec un résultat assez saisissant pour l’époque et qui aujourd’hui laisse des traces dans notre cinéma actuel que ce soit pour Jurassic Park ou King Kong, jusqu’à en laisser des petits clins d’oeil dans Monstres et Compagnies avec le restaurant: Harryhausen.

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