Les Anges violés |
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5.75/10 |
Inspiré par un fait divers qui s’est déroulé en 1966, Wakamatsu va à l’essentiel avec son film Les anges violés. Poussé par des infirmières dans le vice du voyeurisme, un jeune homme va être vite confronté à ses pulsions, en agissant dans la barbarie, face à ses anges de la nuit.
A la limite entre le court et le long-métrage, on découvre le monde de Wakamatsu en démarrant dans un plaisir charnelle entre deux femmes. Cette douceur, va vite dériver lorsque l’homme qui n’avait amené qu’un œil curieux derrière la paroi qui le séparer des dames, va vite dégainer son pistolet. Sans moral, ni explication, certainement face à une frustration et une impuissance sexuelle de l’homme, il va rapidement mettre à nu ses victimes, en les laissant se prosterner face à lui, les suppliant de les laisser en vie. Sans comprendre ses agissements, les infirmières vont tout tenter pour capter l’œil hagard du tueur (l’analyse sur le DVD de Marina de Van est sacrément bien décortiquée et amène une nouvelle réflexion sur la réalisation du film).
Réalisé quasiment en noir et blanc, le film va dévoiler quelques images en couleur, là où le sang va couler, et choquer le spectateur face à cette cruauté qui touche chacun de ses anges habituellement habillés de blanc. Il en fallait avoir le courage (ou du culot) face à la censure de l’époque pour offrir des images à la fois difficile à voir, tout en gardant un certain recul par rapport à la bestialité et le sadisme du tueur.
Les dernières images face à la mer et en couleur sont par contre dispensables, elles amènent un aspect moralisateur qui sort le spectateur de ce monde glauque qu’il a enduré durant une heure. Un segment qui semble vouloir conclure le film alors qu’il n’avait pas besoin de ça pour exister.
Grâce à l’éditeur Blaq out, je découvre le cinéma « spécial » de Wakamatsu avec cette œuvre lente, courte mais trash et brutale.