Anora (2024)

 

Synopsis: Anora, jeune travailleuse du sexe de Brooklyn, se transforme en Cendrillon des temps modernes lorsqu’elle rencontre le fils d’un oligarque russe. Sans réfléchir, elle épouse avec enthousiasme son prince charmant ; mais lorsque la nouvelle parvient en Russie, le conte de fées est vite menacé : les parents du jeune homme partent pour New York avec la ferme intention de faire annuler le mariage…

 

Anora

Réalisé par Sean Baker

Avec Mikey Madison, Mark Eydelshteyn, Yura Borisov
Pays:  États-Unis
Genres : Romance, Comédie, Drame
Durée : 2 h 19 min
Année de production : 2024
5.5/10

Avec Anora, Sean Baker s’égare dans un récit qui peine à justifier son ambition. Auréolé de la Palme d’Or au dernier Festival de Cannes, ce film divise profondément par sa vacuité scénaristique, sa caractérisation quasi inexistante des personnages et sa durée démesurée.

Dès les premières minutes, Anora installe une atmosphère pesante et malsaine. La première partie du film se concentre sur une prostituée vénale et un fils à papa ininteressant, caricature de la décadence, drogué et crétin. Ce duo improbable évolue dans une succession de scènes de sexe gratuites et interminables, qui peinent à apporter de la profondeur ou à faire avancer le récit. On assiste à un enchaînement de séquences étirées à l’excès, rendant l’ensemble aussi ennuyant que dérangeant.

La deuxième partie du film se montre un tantinet plus engageante. L’idylle naissante entre le personnage principal et Youri Borissov, son garde du corps, laisse entrevoir un potentiel narratif intéressant. Malheureusement, cette intrigue est à peine effleurée, sacrifiée sur l’autel d’un montage qui préfère l’agitation vaine à la construction émotionnelle. Même les antagonistes – des hommes de main envoyés par des parents hostiles à l’union – sont traités avec légèreté, oscillant entre maladresse comique et menaces inconsistantes.

Avec ses 140 minutes, Anora finit par tourner en rond. Les scènes se répètent sans qu’aucune progression notable ne se fasse sentir, si ce n’est un chaos scénaristique qui ne mène finalement à rien. Anora, mignonne et attachante devient petit à petit agaçante. On aurait pu attendre de Sean Baker une exploration plus poussée des thèmes sociaux et humains qu’il effleure ici. Au lieu de cela, le film s’empêtre dans des dialogues creux et des situations agitées sans conséquence.

Anora est un film qui déçoit autant qu’il intrigue par les choix de son réalisateur. Si la Palme d’Or récompense souvent des œuvres audacieuses, celle-ci semble imméritée. Le résultat final ressemble davantage à une coquille vide qu’à une exploration profonde des relations humaines ou des enjeux sociaux.

Un film qui avait le potentiel de nous captiver, mais qui manque de profondeur et aurait gagné à mieux exploiter ses rares moments de brillance.

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