Anselm, le bruit du temps |
3/10 |
Wim Wenders nous expose une galerie contemporaine destiné avant tout aux amateurs d’art avec un goût prononcé pour l’esthétisme et la folie des grandeurs à travers les inspirations de son ami plasticien Anselm Kiefer.
Contemplatif, absurde, artistique, la séance en 3D est un véritable atout qui permet d’admirer le travail de l’artiste. Le procédé en 3D s’avère une clé de la réussite de ce montage. Il apporte en profondeur de champ qui permet de mieux appréhender la démesure des œuvres présentées en plaçant l’artiste minuscule au cœur de ses créations.
Wim Wenders fait, ici, plus qu’une démonstration de musée en fouillant les inspirations et la démarche créative de l’artiste. Le documentaire offre un aperçu fascinant du domaine de La Ribaute, où Kiefer a vécu pendant 15 ans. Ce lieu unique de 40 hectares abrite une utopie artistique composée de tours étranges, de cubes géants, d’œuvres monumentales et d’un réseau complexe de souterrains.
Cependant, loin de cette culture allemande, ce plasticien qui semble habité par ses œuvres, n’arrivera pas à nous sensibiliser sur son art. Particulier, pas forcément moche, ses tableaux, ses sculptures, ses essais de grande envergure mêlent bois, métaux, torchis, feu. Si ses clients ne sont pas difficiles à convaincre pour sortir leur chéquier, le spectateur lui aura du mal a prendre plaisir dans cet hommage « forcé » qui semble plus faire plaisir à Kiefer, sa famille, et son ami Wim Wenders qu’à nous, spectateur. La combinaison du talent de Wim Wenders et de l’art de Kiefer offrent un documentaire unique en son genre. L’expérience a été vécue au palais Lumière et en 3D mais ce musée vivant, made in Cannes, est un moment à vivre dans le cas où nous nous sommes a minima préparés à vouloir arpenter les couloirs d’un musée.
Une œuvre à mettre dans l’entrée du musée d’Anselm Kiefer mais aucunement dans les mains des non-aficionados de l’artiste qui risque de ne pas « Kiefer ».