Réalisé par Avec Guillaume Canet, Gilles Lellouche, Vincent CasselPays: Genres : Comédie, Aventure, Familial Durée : Année de production : |
| 5.5/10 |
Astérix et Obélix : l’Empire du milieu mérite-t-il son abatage médiatique? Sincèrement, non. Cette nouvelle aventure des irréductibles Gaulois qui s’en vont sauver la famille impériale chinoise reste dans la veine des deux derniers épisodes (au service de Sa Majesté et aux Jeux olympiques). Le travail de retranscription de la bande dessinée reste fidèle, les personnages hauts en couleurs, même si on regrettera un scénario simpliste et un manque d’approfondissement de pas mal de personnages.
Le voyage jusqu’en Chine remplit un cahier des charges assez proche de ce que les BD proposent : une progression en accélérée, des rencontres cocasses et quelques gimmicks établis avec les pirates. On est, jusqu’à ce moment-là du film, dans un exercice somme toute assez proche de l’esprit d’Uderzo et Goscinny, et qui n’est à mon avis ni pire ni meilleur que ce que proposent les continuateurs qui ont pris la suite des géniteurs d’Astérix (excepté le travail de Chabat qui se rapproche de son délire Canal+). Le moteur narratif repose sur la place des femmes dans des sociétés par nature machistes et sur quelques relents écologiques rappelant que les albums ont presque toujours en partie reposé sur des allusions contemporaines.
Quand est-il des deux héros Gaulois? Obélix, qui passe derrière le grand Gérard Depardieu, s’en sort bien avec un personnage niai, au cœur tendre, à l’image du personnage original écrit par Goscinny. Pour Astérix, c’est honorable, bien que moins précis que la performance de Christian Clavier. Guillaume Canet semble prendre plaisir et c’est déjà pas mal. Jonathan Cohen fera du Jonathan Cohen. Beaucoup de personnage du village sont malheureusement oubliés ou ne feront qu’une pâle figuration (Abraracourcix, Falbala, Bonnemine…) et ne justifieront leur présence que pour remplir une liste conséquente de guests.
Si le voyage en Chine n’est pas mauvais, l’arc narratif autour de César est assez fumeux, inutile, bien que Vincent Cassel s’en sort pas si mal dans son personnage. Ce qui n’est certainement pas le cas de la très médiocre, voire agaçante, performance de Miss Cotillard, qui endosse le rôle de Cléopâtre de façon effrayante, et tellement à l’opposé de la sulfureuse Monica Bellucci. Si Guillaume Canet gère bien les relations d’amitié ponctuées de disputes entre les deux célèbres Gaulois, il ne maîtrise absolument pas le tempo comique de ses gags qui finissent par tomber souvent à plat, malgré quelques jeux de mots sympathiques. L’aventure, un brin ringarde mais portée par une bande originale de M, se suit sans déplaisir, mais sans grand éclat non plus. C’est divertissant sans être captivant. Quelques références (avec les musiques de We will rock you ou Dirty Dancing) sont faciles et n’apportent rien pour créées parfois même un certain malaise chez le spectateur. Le « final round » en Chine se faisant attendre, nos exigences sont encore plus accrues. Mais la mise en scène de Canet devient pauvre en intentions, les scènes d’action ne sont pas au niveau des 65 millions d’euros dépensés. Le scénario manque un peu de tenue et le film s’essouffle. Le combat de Zlatan Ibrahimovic avec les légionnaires est « tapageuse » et plusieurs scènes semblent bizarrement frappées d’aphasie, avec un désintéressement chronique autant du spectateur que des personnages au cœur du film.
Astérix et Obélix : l’Empire du milieu ne mérite pas à l’évidence le tir de barrage haineux et méprisant d’une bonne partie de la critique, tout en peinant à présenter de quoi attirer les louanges. Un épisode simple, divertissant, fidèle mais peu mémorable.
