Réalisé par Avec Jason Schwartzman, Scarlett Johansson, Tom HanksPays: Genres : Comédie, Drame Durée : Année de production : |
4/10 |
Formellement, Asteroid City est incroyablement beau. Avec sa mise en scène orangée particulière et ses mouvements de caméra caractéristiques, Wes Anderson signe de nouveau des images dignes d’être analysées en école de cinéma. Or, le réalisateur désormais plus obsédé par la forme au détriment du fond, va rapidement faire déchanter le spectateur avec une abyssale histoire insipide. En effet, Asteroid City est une œuvre plate, presque ennuyeuse et dénuée de toute émotion.
Les tableaux se croisent, les acteurs se lancent les répliques sans aucun regard ou véritable contact. Scarlett Johansson, Tom Hanks, Steve Carrel, Jason Schwartzmann, que du beau monde au service d’une histoire qui semble s’écouter.
Pièce de théâtre fictionnelle, Asteroid City navigue à travers plusieurs niveaux de réalité et finit par perdre le spectateur. La poésie est totalement annihilée par l’incompréhensif scénario. La drôlerie et la rêverie qui ont fait l’alchimie du cinéma d’Anderson semblent s’être, cette fois encore, dissipées. La venue d’un extraterrestre pour voler une météorite ne nous suffira pas à nous contenter, surtout quand le film est pollué par d’incessants dialogues hermétiques. Les discussions sont lunaires. Le film se compose d’un flot de paroles incessant et souvent peu compréhensible ou tout simplement abscons.
Paradoxalement, les images nous intriguent, parce que le travail du metteur en scène est incroyable et nous interroge. Mais l’attente sera longue et au-delà de l’esthétique, l’effet Anderson ne viendra finalement jamais. Accompagné de son fidèle compositeur, Alexandre Desplat revient avec douceur et poésie pour notre plus grand plaisir. À travers ses notes de country, le morceau thématique Last Train to San Fernando est entrainant, comme la majorité de la bande originale, dès lors où elle se cantonne à son compositeur. Car finir sur le placide couplet de Jarvis Cocker You Can’t Wake Up If You Don’t Fall Asleep n’était pas ce qui était le plus entrainant, plombant encore un peu plus cet Objet Filmique Non Identifié.
Photographie incroyable, décors maîtrisés, mise en scène anticonformiste, Asteroid City sera gâché par un scénario inconstant et des dialogues emphatiques. Wes Anderson a tous les atouts pour marquer le paysage cinématographique de son siècle et se vautre totalement à cause d’une histoire qui ne tient tout simplement pas la route. La déception est à la hauteur des images !