Avengers 2 : L’Ère d’Ultron (2015)

« Sans aucun lien, je me tiens bien, je ne titube, ni ne chancelle, j’ai besoin, d’aucune main, qui tire des ficelles » – Ultron & Pinocchio

Avengers 2 : L'Ère d'Ultron

Réalisé par Joss Whedon

Avec Robert Downey Jr., Chris Evans, Chris Hemsworth
Pays:   États-Unis
Genres : Action, Aventure, Science Fiction
Durée : 2 h 22 min
Année de production : 2015
7.75/10

Avengers, premier du nom, avait eu du mal à sortir des cartons de chez Marvel. La complexité de réunir pleins de super-héros associé aux revers financiers entre Marvel et Disney rendait la tâche difficile. Après quelques années d’attente, nous étions heureux de retrouver tous nos super-héros dans le même film, nous rappelant les dioramas de chez Sideshow et cie. Cet enchantement provoqua dans la foulée une critique recensant certes les défauts du film mais laissant au final une note assez (trop) généreuse. En effet, sans en refaire une prose, le film mal rythmé se retrouvait assez creux en rabâchant les origines de chacun des personnages, avec un méchant ennuyeux et finalement un grand branle bas de combat très pauvre, résumant l’alliance des super-héros à qu’une véritable scène homérique.

Tous les défauts que j’avais critiqué dans ce premier film ont été effacés sur cette suite. Ici, pas de présentation redondantes des personnages. Dès le départ, on est dans l’action, avec un plan-séquence détonant, ce qui est loin d’être un mal pour un blockbuster de super-héros! Le titre n’est pas apparu que nous avons le droit à un Captain America en pleine forme détrônant Iron Man dans son rôle de chef. Un Hulk qui crève l’écran et un œil de faucon bien moins anecdotique que dans le premier film. La veuve noire, la touche féminine, apporte un peu de douceur, enfin plutôt une courbe féminine, dans ce monde de gros bras! Le tableau mis est place est certes un peu poussif mais on adhère.

Le scénario, toujours manichéen, tend vers la simplicité et ce n’est pas un mal. En outre, les rapides flash-backs manquent parfois d’explications mais la version  »unrated » annoncée par Whedon devrait compléter certains flous. Cependant, on reste beaucoup plus terre-à-terre, expulsant l’idée de nous mettre des extraterrestres, de brasser des méchants, en nous baratinant sur les recherches du S.H.I.E.L.D., même si l’apparition de Samuel L. Jackson, était inévitable. Ici, Ultron, une intelligence artificielle, évolution du travail de Stark, s’empare de son buisness pour conquérir le monde. Même si nous sommes dans un monde fantastique, toutes les possibilités de l’évolution de sa conscience informatique sont plausibles, rendant le film moins extravaguant scénaristiquement. Une intelligence artificielle dont on payera un jour, nous aussi, les conséquences.

Ultron associé à la Sorcière rouge, la tête, et Vif-argent aka Quicksilver, les jambes, va vite déstabiliser notre troupe de super-héros. Parce que tout n’est pas un travail de force, la magie « spirituelle » de la Sorcière rouge est tellement intense (même si inférieur à celle de Docteur Strange) qu’elle va être vite une crainte pour la survie de nos héros… même si le but est de ne pas anéantir trop vite la franchise! Fille de Magnéto, sœur de Quicksilver et futur femme de Vision, il est cependant dommage, au vu de l’importance de son rôle et de sa progression, qu’elle n’est pas eu un traitement un peu plus poussé (et sexy) car elle reste un personnage mystique et peu connu du grand public. Vision, lui aussi nouveau au cinéma, risque de prendre de l’importance chez Marvel, même si le mystère autour de ce synthézoide est encore (trop) grand. Chez Marvel, il est compliqué de tout raconter, tellement l’univers et les liens sont complexes. Au passage, le changement d’acteur avec Aaron Taylor-Johnson en Pietro Maximoff/Quicksilver fait franchement plaisir, même si l’intervention d’Evan Peters dans X-Men était sympathique.

L’humour et l’autodérision des situations est toujours de mise. La table ronde autour du marteau de Thor fait rire, rendant la complicité des personnages plus palpable, on sent même que les acteurs prennent plaisir! L’idylle entre Hulk et la veuve noire désacralise l’héroïne, rendant le personnage humain, même si cet attachement entre le géant vert et la belle rousse est un peu bancal. Même si j’espère me tromper, on sent la volonté des scénaristes, en accord certainement avec es acteurs, d’écarter certains personnages tel Tony Stark, pour laisser place à la nouvelle génération de la phase 3 des studios Marvel.

Joss Whedon a su retranscrire à merveille le monde de Stan Lee. L’image est impeccable (on sait au moins où sont les 250 M$) et rend hommage aux graphismes du comics, même si on sent fortement que certains des acteurs sont totalement numérisés pour laisser place à leurs doubles virtuels animés sous acide, excluant ainsi le mal de dos des comédiens. N’oubliant jamais de divertir, le réalisateur va nous secouer dans pas mal de scène. IronBuster affrontant Hulk reste une des scènes les plus mémorables. La force des deux individus se fait ressentir, c’est habillement mis en scène, nous rappelant le combat de Hulk contre Abomination. Souvent quand on en prend plein les yeux durant la majorité d’un film, on est déçu par le final, tel le feu d’artifice du 14 Juillet. Rassurons-nous, ici le final ne décevra pas. Le cahier des charges est lourd mais assumé à 100%. On nous en met plein la gueule jusqu’au bout!

Une conclusion de la phase 2 Marvel exaltante et percutante. Du comics book animé avec brio, du pur cinéma pop-corn, une réalisation ingénieuse et fidèle. DC Comics, qui semble se réveiller, peut trembler!

Revu en 2021

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