Réalisé par Avec Sam Rockwell, Marc Maron, AwkwafinaPays: Genres : Animation, Comédie, Familial, Crime Durée : Année de production : |
8/10 |
Adapté des bandes dessinées Les Super Méchants, Les Bad Guys réussira un tour de force en repensant totalement les graphismes de son concept en passant d’un noir et blanc Burtonien, à une 2D/3D révolutionnaire avec ses décors parfois primaires qui donnent une totale identité à l’œuvre. Les animateurs vont insister sur les traits 2D pour accentuer les mouvements et la vitesse (cf. Mitchell contre les machines), ce qui donne quelque chose d’extrêmement dynamique et pop. Les courses-poursuites en grosses cylindrées, les séquences de braquages, rien n’échappe à l’œil affûté du réalisateur. La promesse visuelle de nous plonger au cœur d’un film de braquage pour les enfants est tenue. Le réalisateur français Pierre Perifel arrive à nous faire ressentir ce que l’on voit sans chercher l’image « naturelle ». Au contraire, il fuit les images photoréalistes pour toujours ancrer son film dans une sorte d’irrévérence en usant de couleurs créant le contraste subtil entre chaque décor.
Bien que trop gentillet, loin de ce qu’indique le titre, le scénario est rempli de bonnes idées en termes d’écriture, de mise en scène et de narration. Bien que la structure reste basique surtout sur le deuxième acte, le réalisateur réussi malgré tout à proposer une nouvelle approche intéressante. L’évolution des personnages est classique mais traitée avec plein de subtilités et d’idées malignes. En choisissant les plus grands prédateurs de la nature (loup, requin, mygale, piranha…), peu importe leur taille, on se retrouve avec des personnages bien classes, avec un design bien appuyé! Ainsi l’anthropomorphisme dans cet univers d’humains n’est pas loin de refléter les plus grandes fables de La Fontaine!
Après Zootopie, la concurrence de Disney se met également à parler d’égalité, d’apparences et de stéréotypes. Dans Les Bad Guys, les apparences sont trompeuses et abordent la différence au sein d’une société gangrénée par les préjugés. Ainsi ici, les cochons d’Inde et/ou les loups ne sont pas ce qu’ils représentent toujours dans nos idées reçues. Le message est bon et fort se conclurant sur les protagonistes assumant leur responsabilité et leurs erreurs. Un récit qui plaira aussi bien aux petits qu’aux grands amateurs de productions animées.
Les Bad Guys est un vrai retour en force pour Dreamworks, avec un scénario malin et bourré de créativité, à la réalisation stylisée et chargée en émotion, de l’humour absurde, et surtout un style d’animation qui pète la classe! Un mélange des genres détonant et on doit bien l’avouer plutôt efficace.