Réalisé par Avec Isabelle Nanty, Elsa Zylberstein, Claude PerronPays: Genres : Science Fiction, Comédie Durée : Année de production : |
5.25/10 |
Farce résolument transgressive, Bigbug est une comédie piquante affrontant nos relations aux nouvelles technologies. Même si le film dénonce notre dépendance technologique exagérée, la façon dont est traité le sujet fait souvent basculer le film en ridicule. Pourtant la mise en scène de Jean-Pierre Jeunet est pas mal inspirée. Cette comédie rétrofuturiste est pleine de fantaisie, colorée, et surtout on redécouvre l’univers reconnaissable du réalisateur. Jeunet repart dans les « travers » de ses premiers films avec un environnement très spécial, pas toujours facile d’accès et réduit son thème techno à un huis clos sans âme où sa créativité tourne à vide. Mais paradoxalement, il conserve ce qui a fait le succès de ses précédents films en conservant l’humour, l’amour et la poésie.
De l’émerveillement à la déception. Le scénario est digne d’un excellent court-métrage. Ici, cela s’étire en longueur et bien que cela soit une satire sur la société en assumant son côté volontairement kitsch et ridicule, l’intrigue tourne vite en rond avec des jeux d’acteurs qui sont dans la même veine. Si Elsa Zylberstein conserve un grain de folie et un sex-appeal appétissant qu’elle n’a jamais pu offrir à l’écran jusqu’à maintenant, le reste du casting ne sera pas à sa hauteur. Stéphane De Groodt est totalement transparent oubliant ses homériques palabres. Clair Chust est souvent insupportable mais la palme revient à Youssef Hajdi qui a un jeu théâtral, accentuant à outrance son accent Marseillais. N’est pas Ticky Holgado qui veut. Enfin, François Levantal en Yonyx 7389XAB2 est étonnant, flippant, véritablement la belle performance du film!
Si ce n’est quelques scènes poussant un petit rictus, dont le « trainage » de tout le casting par Clair Chust, il est assez difficile de rire aux éclats. Surréaliste, on nage en pleine folie cosmique et on regrette la pauvreté des dialogues. Avec une écriture plus pointilleuse … ou plus drôle … ou plus acerbe, enfin avec un travail plus abouti sur ce point, on aurait gagné en qualité, à la hauteur des décors, bien que ces derniers « piquent » sur la dernière partie, à l’extérieur de la maison (digne des FX de Robert Rodriguez des années 2000). Derrière la farce, un désenchantement demeure… mais le film aura le mérite de nous interroger sur le potentiel devenir de l’humain.
Avec ce nouveau film, Jean-Pierre Jeunet prouve qu’il reste un cinéaste unique, à l’univers singulier même si Bigbug est décevant, bien qu’esthétiquement le film a du style!