Synopsis:
Réalisé par Avec Austin Butler, Jodie Comer, Tom HardyPays: Genres : Crime, Drame Durée : Année de production : |
3.5/10 |
Jeff Nichols, réalisateur à qui l’on doit Mud et Take Shelter, s’attaque ici au monde des gangs de motards en s’inspirant du livre-photo de Danny Lyon. Sur le papier, le projet avait tout pour séduire : une plongée dans l’Amérique rebelle des années 60, un casting solide, et une promesse de chronique réaliste sur l’évolution des biker clubs, de l’idéalisme libertaire vers une criminalité plus brutale. Malheureusement, Bikeriders ne décolle jamais vraiment et se contente d’un récit trop balisé pour captiver.
Le film est construit autour du témoignage d’une femme (Jodie Comer) qui a suivi son mari dans ce monde de gros cubes et de cuir. Une narration en flashbacks, qui aurait pu donner de la profondeur à l’histoire, mais qui tombe vite dans la répétition et la superficialité. Nichols se contente de dérouler un récit linéaire, sans véritable tension ni éclats. Les bikers passent leur temps à boire, traîner dans leur bar et grogner quelques banalités virilistes. Leurs femmes sont reléguées au second plan, et les enjeux relationnels sont effleurés sans jamais être creusés.
The Bikeriders se contente d’observer une micro-société en vase clos sans réellement en tirer une analyse percutante. Le film déroule son intrigue de manière atone, sans tension dramatique marquée, et avec une absence criante de bande-son qui aurait pu dynamiser le tout. Résultat : le film manque de souffle et de moments marquants. Le charisme des acteurs ne suffit pas à compenser l’écriture fade des personnages. Tom Hardy tente d’imposer une présence en chef de gang paternaliste, Austin Butler rejoue un bad boy mutique, et Jodie Comer essaie de donner un semblant d’émotion à son rôle de femme ballottée par ce monde viril. Mais aucun ne parvient à transcender des dialogues plats et un scénario qui tourne en rond, à l’image des motards eux-mêmes.
Sans grande surprise, Bikeriders finit par ressembler à son sujet : un groupe de mecs coincés dans une routine sans véritable échappatoire. Un film qui semble lui-même tourner en rond, sans savoir où il veut aller. En fin de compte, Nichols ne parvient ni à capturer la mythologie fascinante des bikers, ni à offrir une vision vraiment critique ou poignante de leur évolution.
À trop hésiter entre reconstitution documentaire et fiction romancée, The Bikeriders passe à côté de son potentiel. Un film fade, qui manque d’énergie et de regard incisif sur son sujet. Ni un grand hommage aux bikers, ni une critique percutante de leur mode de vie. Bref, un road movie qui s’oublie aussitôt quitté la salle.