Bird (2024)

 

Synopsis: À 12 ans, Bailey vit avec son frère Hunter et son père Bug, qui les élève seul dans un squat au nord du Kent. Bug n’a pas beaucoup de temps à leur consacrer et Bailey, qui approche de la puberté, cherche de l’attention et de l’aventure ailleurs.

 

Bird

Réalisé par Andrea Arnold

Avec Nykiya Adams, Barry Keoghan, Franz Rogowski
Pays:  Royaume-Uni,   États-Unis
Genres : Drame
Durée : 1 h 59 min
Année de production : 2025
4.5/10

Dans la lignée du cinéma social britannique, évoquant Ken Loach, tout en apportant une touche de fantastique, Bird décrit la vie d’une gamine qui tente de s’arracher de la grisaille de sa ville natale.

Sélection Officielle au Festival de Cannes, cette chronique sociale va alors aborder plusieurs thématiques entre l’enfance, le récit initiatique et la construction d’une gamine face à des parents absents ou défaillants. La réalisatrice Andrea Arnold sort de sa zone de confort pour s’aventurer pour la première fois sur le terrain du fantastique, venant dialoguer avec un certain Règne animal découvert il y a un an dans ce même festival.

Cependant, le rythme est assez lancinant débordant de mouvements incessants, de trajets à toute allure à trottinette et de musique enflammée. Caméra à l’épaule, à travers des décors miséreux, les personnages sont peu attachants entre le père peu aimant qui va se marier avec une femme qu’il connaît depuis trois mois, le frère absent qui traîne dans les magouilles et la mère perdue qui élève ses autres sœurs avec un nouveau petit copain violent. Seule la petite fille et la rencontre avec « Bird », énigmatique homme en quête de sa famille, participe à l’éveil du spectateur. Ces deux-là vont finir par s’apprivoiser pour combler l’affection qui leur manque, même si avouons-le, le malaise de cette relation est toujours palpable.

Avec sa bande originale énergisante, même si la démarche reste sincère et humaniste, difficile d’entrer dans ce film social sans se questionner sur la place de ces enfants seuls qui voguent dans la nature pouvant être approchés par des pervers volatiles. Dans ce carcan instable et sans règles, où règne la violence, on est effrayé de voir cette situation lourde et éloignée de notre société. Et soudain, le fantastique surgit là où on ne l’attend pas, la scène finale arrive à nous cueillir même si elle a un goût de déjà vu (Birdman, Règne animal).

Bird succombe à la sinistrose sociale de la périphérie londonienne dans un formalisme classique du cinéma UK. Cependant, Andrea Arnold parvient assez miraculeusement à contrecarrer cette bascule abrupte via un épilogue émouvant et tendre.

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