« La surprenante vertu de l’ignorance » sera fatale pour les inconditionnels de super-héros!
Réalisé par Avec Michael Keaton, Zach Galifianakis, Edward NortonPays: Genres : Comédie, Drame Durée : Année de production : |
7.5/10 |
Adapté de la nouvelle Parlez-moi d’amour écrite par Raymond Carver en 1981, Alejandro González Iñárritu réalise d’une main de maitre un film qui ne laisse pas indifférent… comme à sa grande habitude. Habitué à mélanger de multiples récits, Iñárritu se cantonnera ici qu’à un unique objectif: son héros Riggan Thomson dit Birdman.
Dès le départ on est subjugué par la virtuosité de la mise en scène. On cherche à savoir quand le premier plan séquence se finalisera. On se rend vite compte que la volonté du réalisateur (qui a du être influencé par son pote mexicain Cuarón) sera de faire son film en un seul plan séquence (ou presque). Même si certaines coupes sont dissimulées dans des endroits sombres ou sur certains mouvements rapides de caméra, le résultat obtenu est magnifique. Emmanuel Lubezki, directeur de la photographie de renom, est un atout majeur à cette réussite.
Cette mise en mouvement continuelle de la caméra rend le film rythmé alors qu’il ne l’est pas toujours. Il y a des partis pris fantasmagorique qui rend l’œuvre peu commune et même si parfois on aurait envie de s’ennuyer, la réalisation nous happe pour nous reposer à chaque instant dans notre fauteuil. Sans aucun temps mort accordé au spectateur, on arrive même à s’essouffler dans ce branle-bas de combat autour de la réalisation d’une pièce de théâtre à Broadway. L’oppression devient de plus en plus présente, à la fois par cette mise en scène particulière mais aussi grâce à la performance impressionnante du méconnaissable Michael Keaton. L’acteur semble totalement habité par son personnage. Son interprétation est « énormisime ». Hanté par ses démons/succès passés, Michael Keaton, affirme que son dernier « Birdman » date de 1992. Sa relation avec le personnage de Batman (dont le nom ressemble étrangement à celui de Birdman) est plus qu’évidente vu que sa dernière apparition en homme chauve-souris date de la même année.
Monopolisant totalement l’écran, il ne laisse peu de temps aux intervenants de sa pièce pour prendre le pas sur sa double casquette. Même Mike Shiner joué par Edward Norton, acteur aussi talentueux qu’incontrôlable, n’arrivera pas à occuper la place qu’il aurait du prendre. Emma Stone quand à elle me parait toujours fausse, même dans des moments où son père semble totalement préoccupé, voir persécuté. Accompagné d’une bande originale hors-norme, voir agaçante (le plan sur le batteur l’accentuera), ce mélange des genres est franchement surprenant.
A travers les couloirs exigus du théâtre St James de la Big Apple, Iñárritu dévoile une œuvre pleine de sens, écorchant gentiment le monde de Broadway (transposable à celui d’Hollywood). A la hauteur de la magnifique performance de Michael Keaton qui mérite son oscar (réponse le 22 Février), le montage vaut franchement le coup d’œil… même si ça semble parfois forcé.
Il faut que je me le vois celui-ci
C’est un film étonnant!!! Il est atypique et parfois même oppressant. A voir effectivement;)