Chappie (2015)

Chappie

Réalisé par Neill Blomkamp

Avec Sharlto Copley, Dev Patel, Yolandi Visser
Pays:   Mexique,   Afrique du Sud,   États-Unis
Genres : Action, Science Fiction, Thriller
Durée : 2 h 00 min
Année de production : 2015
5/10

Après avoir surpris son public avec District 9 et après la déception d’Elysium, le réalisateur Neill Blomkamp qui a fait de la science-fiction son genre de prédilection revient avec un nouveau blockbuster, adapté de son premier court-métrage Tetra Vaal réalisé en 2003. Le réalisateur continuera à filmer dans sa ville natale, Johannesburg, en Afrique du Sud. A croire que sa vision de la science-fiction s’associe obligatoirement à un monde post-apocalyptique désordonné et miséreux. Une authentique réalité qui se confirme de plus en plus, même si notre volonté est d’avoir un monde hi-tech immaculé et épuré. La musique de Hans Zimmer renforcera cet état même si elle manque fortement de caractère.

Chappie n’a finalement pas changé. Il garde le même design ébauché il y a plus de 10 ans dans Tetra Vaal. Fortement inspirée par le design des robots d’Appleseed, cette police robotisée puise dans beaucoup de références cinématographiques. Si le film n’est finalement pas si catastrophique, c’est grâce à ce robot naïf qui arrive à nous transmettre de l’émotion telle que je l’avais déjà appréhendé avec Johnny 5 dans les années 80. Au travers de la fabrication de 11 robots par les équipes de WetaWorkshop, la séduction fonctionne. Tel un nouveau-né, il va découvrir notre monde selon la représentation de ses « créateurs ». C’est au travers d’un gang stéréotypé affublé de tatouages, de vulgaires bijoux et des coupes de cheveux affreuses que Chappie va s’émanciper, dans l’unique intérêt de servir ses « maitres ».  Sa cinématique est très drôle. Ce personnage comique et pittoresque exprime ses émotions avec une intention un peu trop infantile au travers d’un simple écran LCD et de l’animation de ses oreilles/antennes mais il en reste néanmoins attachant.

Ce qui pose véritablement souci dans l’œuvre de Neill c’est la panoplie de personnages en tous genres aussi mauvais les uns que les autres, y compris Hugh Jackman. Son personnage d’antihéros qui va retourner sa veste est inintéressant au possible. Et je m’étalerai ni sur sa tenue vestimentaire et sa coupe de cheveux qui le décrédibilise au plus au point. Pourtant c’est un acteur plaisant mais côtoyer les robots ça ne lui réussit pas. Sigourney Weaver, personnage féminin de renom sera trop peu exploitée par le réalisateur, une redite malheureuse qui avait déjà valu un rôle trop creux pour Jodie Foster dans son précédent film. Ensuite, il y a les deux rappeurs, Ninja Visser leader du groupe de rap-rave Die Antwoord et sa femme Yo-Landi Visser. Leur personnage n’est qu’une simple illustration de leur personnalité au quotidien. Pas besoin de se fondre dans un rôle, affublé de leur coupe de cheveux à la con, de sweat ringard et de « spaces » shoes, il est difficile de rendre les personnages attachants et crédibles. De plus, la miss Yo « Mommy » Landi semble bien nouille dans son rôle maternel et son phrasé immature.

L’intérêt de genre de film futuriste est de pouvoir s’interroger sur la transhumanité et l’intelligence artificielle même si encore aujourd’hui c’est purement spéculatif. Il y a du potentiel autant dans le réalisateur que dans son film adapté de son premier court-métrage. La réalisation est correcte mais les personnages antipathiques sont une réelle catastrophe dans un univers maladroitement scénarisé. Tout n’est pas mauvais mais il faudrait que le réalisateur sorte de cet environnement miséreux sans pour autant s’écarter de son genre de prédilection: la science-fiction.  Je dis Chappie, je dis pas chapeau!

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