Cloverfield Paradox (The) (2018)

« Deux réalités distinctes, dans des univers multiples se battant pour occuper le même espace, créant le chaos »

The Cloverfield Paradox

Réalisé par Julius Onah

Avec Gugu Mbatha-Raw, Chris O'Dowd, Zhang Ziyi
Pays:  États-Unis
Genres : Mystère, Thriller, Horreur, Science Fiction
Durée : 1 h 42 min
Année de production : 2018
5/10

The Cloverfield Paradox qui a n’a pas conquis les spectateurs lors des projections-tests se trouve être parachuté avec une sortie express sur Netflix à la grande surprise générale. Troisième épisode de l’anthologie initiée et produite par J.J. Abrams et Matt Reeves en 2008, Cloverfield devait être à l’origine des œuvres à petits budgets (loupé on dépasse désormais la barre des 40M$) s’enchevêtrant autour de la mythologie du monstre. Après la shaky-cam du premier opus, le huis clos du deuxième, voilà que ce troisième opus se lance dans la conquête spatiale.

Déroutant, chaque épisode ne possède aucun point commun entre eux. Ni la réalisation, ni l’atmosphère, ni les lieux ne se mêlent (ndlr: sauf si on y perçoit des éléments cachés/subtiles comme la première explosion du film qui se déclenche à 18″20′ exactement au même moment que le premier opus. Coïncidence alors qu’on est dans une temporalité différente?). Seule les dernières scènes de chaque film permettent de lier véritablement les épisodes entre eux. Et encore! Car ce troisième opus n’est pas la préqel du premier vu qu’il se déroule en 2028, 20 ans après le premier film. Pourtant, c’est bien celui-ci qui permet d’expliquer l’origine des monstres. La quatrième dimension semble pointer son nez!

Le souci majeur du film est qu’il se cantonne à d’interminables dialogues plus ou moins houleux avec des va-et-vient sans véritable intérêt dans les coursives d’une station spatiale. Pour satisfaire l’ego du peuple, le casting mélange toutes les cultures et les pays les plus influents du moment. Malheureusement aucun leadership ne fait surface, sans parler du charisme inexistant de tous les personnages. Dommage que Chris O’Dowd soit un peu trop effacé, même si la scène avec son bras vagabond reste sympathique.

Le scénario va rapidement basculer vers la mythique expérience « Philadelphia ». Sans être question de téléportation, c’est la fusion de deux mondes parallèles qui va amener l’équipage à « fusionner » et coopérer. Après de multiples incidents techniques (explosions, failles techniques) et d’innombrables différends, l’équipage, s’étant déjà bien réduit, va relancer l’expérience! Et miracle, l’expérimentation fonctionne au bout d’1h30 de film, alors que rien n’a été véritablement modifié depuis le dernier essai, si ce n’est compter les pertes humaines. Faille temporelle ouverte, les monstres sont là, hop le lien est fait avec le premier opus! Un peu léger comme approche sur les origines de Cloverfield. Le scénario se justifie en rien, si ce n’est de vouloir combler du vide par la vulgarisation de scènes d’action, histoire de butter un peu de l’équipage! Quand on est amateur de S-F spatiale, on trouve le film passable, on cherche à donner du sens à la saga mais soyons réaliste c’est un peu léger, d’où la sortie précipitée de ce troisième opus en DTV sur Netflix!

Le Cloverfield universe perdure par la surprise et le buzz, orchestré par un bon marketing, entre sortie non prévue, affiche mystérieuse et site virale.  Reste à attendre comment nous serons parachutés dans le quatrième opus prévu fin d’année, sur une nouvelle temporalité et un nouveau lieu durant la Seconde Guerre mondiale.

The Cloverfield Paradox dynamite un univers en dévoilant des révélations minimalistes alors que la saga se tenait bien jusque-là et cultivait intelligemment un certain mystère. Un DTV médiocre, qui espérons-le, amènera un quatrième opus avec un peu plus de réponses. Wait & See.

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