Synopsis:
Réalisé par Avec Pierre Niney, Bastien Bouillon, Anaïs DemoustierPays: Genres : Action, Aventure, Drame, Histoire, Romance, Thriller Durée : Année de production : |
7.75/10 |
Ce nouvel épisode du Comte de Monte-Cristo est une œuvre ambitieuse qui parvient à respecter l’esprit feuilletonnant du roman d’Alexandre Dumas. L’intelligence de l’écriture, qui condense habilement 1 300 pages en un scénario fluide de 140 pages, est remarquable. Malgré les compromis nécessaires à un tel exercice, le film conserve l’essence de l’œuvre originale : un récit captivant mêlant vengeance, amour et trahison. La partie consacrée à l’enfermement de Dantès est particulièrement palpitante, posant les bases d’une vengeance d’autant plus savoureuse.
Pierre Niney incarne un Edmond Dantès/Comte de Monte-Cristo avec une justesse éblouissante. Joyeux mais mesuré dans la première partie, il bascule intelligemment dans une noirceur vénéneuse sans jamais tomber dans l’excès. Il excelle dans la transmission des émotions complexes du personnage, notamment l’amour tragique qu’il porte à Mercedes. Laurent Lafitte et Patrick Mille livrent également des performances solides, apportant richesse et profondeur à leurs rôles.
Visuellement, le film est une réussite. Les plans somptueux tournés dans des lieux patrimoniaux de la Renaissance subliment le récit et offrent une immersion totale dans l’époque. La caméra, fluide et maîtrisée, équilibre judicieusement classicisme et modernité. Les réalisateurs n’hésitent pas à embrasser la dimension épique et romanesque de l’histoire, conférant au film une ampleur rare. Les thèmes musicaux, épiques et soigneusement orchestrés, magnifient les émotions et renforcent le souffle épique de l’intrigue. Du début à la fin, la musique soutient l’intensité dramatique sans jamais écraser les dialogues ou les images.
En dépit de ses nombreuses qualités, le film n’est pas exempt de défauts. Le manque de crédibilité des métamorphoses d’Edmond Dantès en Comte de Monte-Cristo soulève des questions : comment les autres protagonistes ne le reconnaissent-ils pas ? Comment de tels maquillages pouvaient-ils être réalisables à cette époque, même si cela relève de la fiction ? Ces transformations, bien qu’essentielles à l’intrigue, auraient mérité une approche moins contemporaine. Cependant, ce léger bémol n’entache pas l’expérience globale et contribue même à nourrir l’esprit de cette fiction.
Le Comte de Monte-Cristo est une fresque captivante, qui nous rappelle pourquoi le roman de Dumas est un classique intemporel. L’ambition et le respect pour l’œuvre originale transparaissent à chaque scène, et le film réussit à offrir une expérience riche et visuellement somptueuse. Le film suscite même quelques regrets d’avoir délaissé l’œuvre de Dumas et donne irrésistiblement envie de découvrir le roman original.