Daaaaaali ! (2024)

 

Synopsis: Une journaliste française rencontre Salvador Dali à plusieurs reprises pour un projet de documentaire.

 

Daaaaaalí !

Réalisé par Quentin Dupieux

Avec Anaïs Demoustier, Gilles Lellouche, Édouard Baer
Pays:  France
Genres : Comédie, Fantastique
Durée : 1 h 17 min
Année de production : 2024
2.5/10

DAAAAAALI ! de Quentin Dupieux laisse une impression de gâchis artistique et d’incomplétude narrative. Le film semble marquer une phase de déclin pour Dupieux, autrefois acclamé pour ses idées novatrices et son style unique. Cependant, cet opus trahit une certaine lassitude créative, marquée par un recours excessif à des célébrités, sans que leur présence n’apporte de véritable valeur ajoutée.

Le choix de cinq acteurs pour interpréter Salvador Dalí aurait pu être une brillante idée pour illustrer la complexité et les multiples facettes de l’artiste. Cependant, cette décision se révèle être une fausse bonne idée, car tous semblent camper sur les mêmes stéréotypes avec les yeux écarquillés, les roulements des « R » et une excentricité forcée qui frôle la parodie. On a l’impression d’assister à une série d’improvisations maladroites plutôt qu’à une interprétation profonde et nuancée du génie surréaliste.

L’absence d’une trame narrative cohérente laisse le spectateur désorienté et ennuyé. Le film manque cruellement de substance, se contentant de survoler la vie et l’œuvre de Dalí sans jamais offrir une véritable perspective ou une exploration digne de ce nom. Les caricatures de Dalí manquent de mordant et d’originalité, et Dupieux semble se reposer sur des clichés plutôt que d’apporter un regard neuf sur le personnage.

C’est particulièrement regrettable, car les peintures de Dalí, avec leur absurdité et leur profondeur, auraient pu offrir une riche matière à Dupieux, dont le cinéma est lui-même souvent empreint d’absurdité et de folie. Cependant, au lieu d’unir ces deux univers fascinants, le film se contente de juxtaposer des éléments disparates sans parvenir à créer une véritable alchimie. Cependant, on appréciera tout de même l’idée de la peinture  »La harpe invisible, fine et moyenne » peinte par l’artiste dans un environnement aussi absurde que ses toiles, mais pourquoi avoir choisi une peinture si méconnue et surtout pourquoi ne pas avoir respecté le dessin original de l’artiste ? Le tableau  »La Persistance de la Mémoire » aurait eu un impact nettement plus familial pour un public peu connaisseur.

La présence de stars, si elle peut attirer l’attention, ne suffit pas à masquer les faiblesses du film. L’idée du « film dans le film », déjà bien exploitée par le passé, apparaît ici poussive et usée. Plutôt que d’apporter une dimension métatextuelle intéressante, elle renforce le sentiment de désordre qui caractérise l’ensemble du film.

Le film échoue à rendre justice à l’extraordinaire personnalité de Dalí et se perd dans une succession de scènes sans véritable progression. Le seul point positif reste la courte durée du film, qui limite l’ennui du spectateur. Quentin Dupieux, avec ce film, semble avoir perdu la magie qui faisait autrefois la force de son cinéma.

 

 

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