Deadpool 2 (2018)

Avec un renouveau du côté des super-héros, le réalisateur Tim Miller nous avait réalisé un surprenant premier épisode. Reprenant le concept de son personnage, l’irrévérencieux super-héros est de retour! Mélangeant action et humour, le rythme détonant de Deadpool ne permet pas d’installer l’ennui. Si l’humour est un peu moins travaillé et donc moins drôle sur ce second opus, les scènes d’action sont quant à elles bien mieux maîtrisées. Plus percutant, on est happé par la virtuosité de la caméra de David Leitch, même si pas encore à la hauteur de celle des frères Russo. Les multiples références, dont l’ingénieuse incursion chez les X-Men, sont bien pensées, insérant habilement Deadpool, ce personnage solitaire, dans la saga, histoire de préparer son insertion chez les Avengers quand Disney aura finalisé l’achat de la Fox.

Entre atterrissages en parachute à ne pas louper, avec l’apparition furtive de deux secondes de Brad Pitt, et règlements de comptes numériques, les combats sont assez impressionnants mêlant des personnages tels que le Fléau ou Colossus, pourtant déjà intégrer dans l’univers MCU. Mais leur robustesse est toujours impressionnante à l’écran dévoilant un véritable autour du son! Ryan Reynolds s’en donne à coeur joie grâce à une l’écriture au 33ème degré de son personnage. Morena Baccari, aka Vanessa, aurait mérité une place de choix dans le film. Tellement sublime, qu’on est attristé de la voir disparaitre à l’écran un peu trop rapidement, même si on s’accordera à applaudir l’audace des scénaristes à vouloir détourner son destin. Firefist a du mal à trouver sa place dans ce panel de personnage, mais au final cette petite boule dévoile une personnalité touchante, relative à un physique difficile pour un adolescent. Domino aka Chance est sympathique, sans être exceptionnelle. C’est sa gargantuesque chance qui permet d’apporter une mise en scène drôle et percutante. Des « échapper-belle » qui désamorce des situations délicates. Et Peter alors, parlons-en. Peter alias monsieur moustache, sans pouvoirs, balancé en plein cœur de l’action, rend encore plus absurde le film. Enfin, le traitement du personnage de Câble est abouti et surtout brillamment interprété par Josh Brolin. Il n’est pas qu’un vulgaire méchant qui veut péter la gueule des gentils. Il a une véritable motivation et ses défauts se transforment petit à petit en atout, jusqu’à se faire pleinement apprécier par le spectateur.

Le coup de théâtre à la fin est un peu faiblard avec un revirement de situation un peu trop facile, amoindrissant le côté acerbe de l’histoire. Et encore plus avec la fin post-générique qui dénature l’audacieuse idée première des scénaristes. Mais on ne boudera pas notre plaisir d’être pleinement dans le politique incorrect dans un blockbuster qui cherche à innover, sans vouloir nous faire croire que le combat entre super-héros et le reste du monde est le crépuscule de l’humanité.