Derrière le miroir (1956)

Derrière le miroir

Réalisé par Nicholas Ray

Avec James Mason, Barbara Rush, Walter Matthau
Pays:  États-Unis
Genres : Drame
Durée : 1 h 35 min
Année de production : 1956
7/10

Petite découverte bien sympathique. Pourtant quand on regarde le film et qu’on a lu le synopsis, on sait immanquablement ce qu’il va arriver à Ed Avery mais c’est le traitement psychologique du personnage qui est intéressant. Sur le coup, après presque une heure de film, je trouvais que le scénario n’allait pas à fond dans la folie, il garde une certaine pudeur dans les troubles du personnage. Mais c’est la montée en douceur qui fait qu’on ne sait jamais si James Mason restera dans cet état irraisonné. La famille soudée passera par plusieurs phases, et c’est bien entendu la dernière la plus palpitante, même si la fin à l’hôpital garde une certaine réserve (happy-end de merde) et aurait pu être plus marquante et plus forte avec une conclusion plus noire dans la continuité de ce que le réalisateur nous proposait.

Dans les années 50’s, il y avait déjà ce qu’aujourd’hui on pointe fortement du doigt avec l’addiction des médicaments, résultante d’un comportement irresponsable. Mais à la différence c’est qu’à l’époque personne n’ose le dire, n’ose s’opposer à un père de famille, ni même la mère qui est consentement rabaissée à son stade de femme de la maison. Les mœurs ont heureusement changées, et c’est alarmant de voir le pouvoir qu’avait un père sur le reste de la famille au risque de lui nuire. D’ailleurs le plan du père, qui est de plus déraisonné face à son fils, projetant une ombre menaçante à l’arrière du plan prend tout son sens face à l’ampleur que celui-ci à sur la famille.

La traduction française du titre est remarquable, ayant un double sens, entre le miroir de la pharmacie qui cache les médicaments et celui qui cache le deuxième visage de James Mason. D’ailleurs, y a un petit artifice efficace lorsque le gosse cherche dans la commode qui dévoile le visage de son père dans le miroir lorsque celui-ci referme fermement le tiroir. Dommage que pour calibrer le plan, la coupe du plan précédent soit visible alors qu’une coupe normale aurait suffit.

Un film classique plein de qualité qui se rate sur les dernières minutes pour qu’il en devienne marquant.

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