Réalisé par Avec Benedict Cumberbatch, Chiwetel Ejiofor, Rachel McAdamsPays: Genres : Action, Aventure, Fantastique, Science Fiction Durée : Année de production : |
6/10 |
Nouveau personnage de chez Marvel porté à l’écran, Doctor Strange lorgne fortement dans le cinéma fantastique, plus que du super-héros. Force est de constater que le schéma narratif de la naissance d’un super-héros est bien huilé chez Marvel. On y découvre l’insatiable homme qui va se transformer rapidement en super-héros, et même plus ici en un magicien-sorcier. A croire que Strange prédestiné son nom de scène!
Si la première partie, dans son bon rôle de docteur égocentrique est de bonne facture, la seconde partie, retranché sous sa cape de super-magicien, est parfois balourde et maladroite. Dès son entrainement auprès des sages mystiques népalais, le spectateur reste sceptique, on n’y croit plus. Ses capacités à connaitre les secrets d’un monde caché fait de dimensions alternatives sont trop précipitées, alors que pendant ce temps-là d’autres « moines shaolin » tente de s’entrainer depuis des années pour acquérir ce que Strange réussira en quelques heures. Il faut faire preuve de philosophie au risque de rester sur la touche. Les ouvertures de portes temporelles semblent tellement éloignées de notre monde que notre spiritualité est fortement mise à contribution.
Tout est question de temps. On aurait crié au génie si le film était sorti une décennie plus tôt. Cependant Marvel s’efforce de toujours satisfaire le plus large public possible. Ainsi Doctor Strange n’est pas qu’un film fantastique, il mêle de la science-fiction et beaucoup d’humour. Ainsi, les petits pics comiques permettent de laisser en éveil le spectateur avec le sourire. Mais la cape vivante qui sort de nulle part et qui ne sert qu’à faire des blagues ne crédibilise pas vraiment le personnage. C’est sympa, au risque parfois d’être ridicule. Heureusement le personnage joué par Benedict Cumberbatch conserve son sérieux et son statut de Doc, même si l’apparence de Strange reste bien plus charismatique que son propre interprète. Le reste du casting est de qualité même si pas toujours à sa place dans ce film. Tilda Swinton réussit de nouveau à totalement se métamorphoser dans un rôle qui lui va finalement pas trop mal. Le méchant Kaecilius interprété par Mads Mikkelsen est toujours plaisant à voir au cinéma, même si ce n’est pas ce genre qui lui correspond vraiment. Il fait le « taf » aidé par de sacrés effets numériques. En effets, les CGI sont véritablement renversants, dont la technique plus que convaincante nous laissant à la limite de l’attraction visuelle. Les renversements de décors inspirés d’Inception foisonnent à l’écran, nous hypnotisant parfois la rétine avec quelques soulèvements d’estomac (rires).
Le plus difficile est de se convaincre de ces multi-univers aux couleurs criardes dans lequel notre magicien va et vient à sa guise. De plus, il manque l’enjeu qui met en péril le personnage, comme la majorité des Supers de chez Marvel, même si le compositeur Michael Giacchino appuiera musicalement certaines séquences. La scène du bullet-time inversée est cependant la bonne surprise du film, le clou du spectacle. Techniquement, ILM renforce son statut de « supernova » de l’effet spécial depuis 40 ans. Une compagnie qui a su évoluer avec les impératives évolutions techniques, espérons que Marvel fera de même avec ses multiples phases héroïques.
Principal personnage spirituel de chez Marvel, Doctor Strange est un personnage mystique qui peine à nous convaincre. Il a le mérite d’apporter une touche de fraicheur dans un monde visuel très créatif, malheureusement noyé dans une accumulation d’adaptation cinématographique de super-héros.