Synopsis:
Réalisé par Avec Caleb Landry Jones, Jojo T. Gibbs, Christopher DenhamPays: Genres : Action, Drame, Crime Durée : Année de production : |
| 7/10 |
Dogman, poisseux et émouvant, signe le grand retour de Luc Besson à travers une œuvre sombre. Le réalisateur dépeint ici un personnage meurtri, fracassé, qui va tenter de s’en sortir grâce à l’amour et à la loyauté de ses chiens.
En fauteuil roulant depuis sa jeunesse passée à se faire maltraiter par un père cruel et violent, et gagnant sa vie entre de petits larcins et des spectacles de travestis, Caleb Landry Jones va transcender son personnage. Éblouissant de sincérité dans sa lutte désespérée, la trame narrative frise le merveilleux tout en basculant dans un réalisme tragique.
Louche, respirant la frustration et la tendresse à la fois, l’acteur offre une performance puissante, coincé entre son talent artistique et sa fragilité. Le personnage expurge le mal-être qui le ronge, nous rappelant la performance du Joker (Joaquin Phoenix), décrié par des flash-back aussi douloureux pour lui que pour le spectateur. Anti-héros, son besoin de vengeance est cruel et pourtant totalement compréhensible. La compassion et l’acceptation fluctuent continuellement en eaux troubles entre polar, drame et film noir. Si les débuts du personnage semblent caricaturaux dans le drama et la gestuelle, le résultat est assez prenant, jusqu’à nous rendre mal à l’aise. Un film qui sera d’ailleurs difficile à revoir. Ce thriller psychologique bouscule les codes et encore plus quand cela vient de Luc Besson. Dommage que la fin soit un peu trop théâtrale.
Un triste destin poignant et singulier pour le retour de Luc Besson qui va ici privilégier le cinéma artistique plutôt que le cinéma commercial.
