Réalisé par Avec Sandra Drzymalska, Isabelle Huppert, Lorenzo ZurzoloPays: Genres : Drame Durée : Année de production : |
1.5/10 |
Absolument pas conquis par les aventures d’un âne en quête de rien, Eo est une œuvre difficilement appréciable parce qu’elle ne procure rien et ne raconte pas grand-chose.
EO sur le papier avait de quoi remettre l’humanité à sa place, mais n’arrive jamais à atteindre son but. La critique sur l’anthropocentrisme ne fonctionne pas car sa démonstration à l’écran est ratée. Et pourtant, il était assez facile de montrer l’homme sur ses mauvais côtés pour mieux apprécier l’animal. Or Eo est qu’une succession de scénettes sans suite, sans amour et sans histoire. L’errance mélancolique d’un âne en peine
On veut nous vendre de la liberté en essayant de s’immerger dans la vie de l’animal mais on s’ennuie sans apitoyer, ni sur son sort, ni sur le sort d’aucun des intervenants. Pourtant, quand il croise son cousin prétentieux, le cheval, il le renvoie à sa condition d’animal stupide et esclave de l’homme mais cette prémisse judicieuse et intéressante sera vite évincée pour continuer sur un parcours sans fil conducteur. La présence de l’âne ne suffit donc pas pour nous rassasier, nous émouvoir, ou nous animer, sans compter sur les effets colorimétriques gratuits et sans utilité d’une mise en scène stroboscopique digne d’un projet étudiant.
L’apparition d’Isabelle Huppert en comtesse décadente est invraisemblable. On ne comprend rien à ce qu’elle fait, à ce qu’elle dit, pourquoi elle est là, la scène est piteusement écrite, mal jouée et ne sert à rien. Avoir pour personnage principal un âne devait être tellement difficile à financer, que la caution Huppert, aussi expéditive et inutile qui soit, est certainement la raison première de voir cet « essai » au Festival de Cannes.
Eo, l’art de braire pour rien dire. Une œuvre sans âme, sans aucun point de vue, sans amour.