Réalisé par Avec Alex Bakri, Juna Suleiman, Salim DauPays: Genres : Drame Durée : Année de production : |
4.5/10 |
Présenté à Un certain regard, Et il y eut un matin est une adaptation du livre de Sayed Kashua qui explore la dualité légendaire entre israéliens et palestiniens. Pas loin du scandale dans le petit monde du cinéma Cannois, le film a été boycotté par les acteurs, en majorité palestiniens, sur une œuvre classée comme « israélienne ». En premier lieu, par son engagement politique, on s’interroge sur cette soudaine division des frontières et la surveillance militaire constante. L’électricité est coupée, et les vivres ne sont plus acheminés. Cette mesure relève davantage de la provocation que de la punition. Le spectateur reste dans l’inconnue d’une situation que personne ne semble gérer, dans des États limitrophes au bord de l’explosion.
Fiction née de la propre histoire de l’auteur, le scénario explore l’impossible identité des Arabes israéliens. Le réalisateur, Eran Kolirin, se positionne ouvertement en faveur de la cause palestinienne et n’hésite pas à remettre en question les politiques du gouvernement de l’État d’Israël. Le problème c’est que le sujet a déjà été trop raconté à la télévision, dans les livres et au cinéma et qu’il est difficile d’innover sur le sujet. Même si on apprécie les quelques échanges entre le père de famille et un soldat israélien persuadé de contribuer à une noble cause, il est dommage que la profondeur de l’échange ne soit pas le cœur du film tellement la méfiance mais aussi l’humanité de chacun se confronte à chaque instant. De l’instauration d’une dictature, Juifs et Arabes se confondent sur une terre où des hommes s’efforcent tant bien que mal de lutter contre la délation et la hiérarchisation des races.
Un film qui dépeint la situation compliquée dans laquelle se trouvent Israël et la Palestine d’une manière lisse, avec une effervescence amoindrie et surtout sans angoisse. Un rendu finalement assez loupé face au teneur de ses propos et à une production certainement chaotique dans sa mise en œuvre. On ressort avec le sentiment d’un rendez-vous manqué. Dommage!