Synopsis:
Réalisé par Avec Heather Langenkamp, John Saxon, Ronee BlakleyPays: Genres : Horreur Durée : Année de production : |
7/10 |
Aujourd’hui, plus de 30 ans après sa sortie, ce premier volet de la saga Freddy se rapproche davantage du film fantastique que du film d’horreur pure. Wes Craven ne cherche pas tant à installer une atmosphère oppressante basée sur le suspense et la tension, mais plutôt à jouer sur un concept original : l’incapacité des personnages à se réveiller de leurs cauchemars. Cette idée est exploitée de manière ingénieuse, notamment à travers les différentes stratégies déployées par les jeunes pour rester éveillés et échapper à Krueger. Le recours au surnaturel donne au film un cachet unique, créant un lien entre le monde du rêve et la réalité.
Les meurtres, parfois excessivement sanglants, apportent une certaine exagération qui flirte avec l’humour, notamment grâce aux dialogues qui accompagnent ces scènes. Wes Craven n’hésite pas à intensifier l’hémoglobine, parfois de façon grotesque, comme dans la scène de la fontaine de sang, mais c’est surtout la mise en scène des rêves et les effets visuels qui font la véritable force du film. Les séquences où l’environnement se déforme, que ce soit dans la montée des escaliers, dans la baignoire ou sous les draps, créent une atmosphère hallucinatoire et renforcent l’impression d’impuissance des personnages.
Le décor oscille entre un cadre de teen movie, avec son lycée américain typique et ses banlieues pavillonnaires, et un univers terrifiant où Freddy Krueger, avec son chapeau, son pull rayé, ses griffes et son visage défiguré, sème la terreur. Il demeure un méchant prégnant, même si ses apparitions manquent parfois de subtilité ou tombent dans le ridicule, notamment lors de certaines scènes où il déambule de façon maladroite.
Le final, avec son twist, annonce clairement la suite des événements, même si la mort de Freddy au-delà des rêves manque de cohérence et de crédibilité avec les règles établies par le film lui-même en franchissant la frontière entre le rêve et la réalité. Cette conclusion laisse une légère déception, atténuant l’impact de l’œuvre. Robert Englund, bien que masqué sous son maquillage emblématique, livre une performance relativement discrète dans ce premier volet. Finalement, il en aura fallu peu pour que ce personnage s’ancre profondément dans la culture populaire.
Œuvre marquante du cinéma de genre, qui continue d’influencer les réalisateurs et fascine toujours les amateurs de frissons, Freddy : Les Griffes de la Nuit n’est pas le film d’horreur le plus terrifiant jamais réalisé. C’est son concept original et l’atmosphère onirique qu’il développe qui le rendent intéressant.