Gremlins (1984)

Synopsis: Rand Peltzer offre à son fils Billy un étrange animal : un mogwai. Son ancien propriétaire l'a bien mis en garde : il ne faut pas l'exposer à la lumiere, lui éviter tout contact avec l'eau, et surtout, surtout ne jamais le nourrir apres minuit... Sinon...

« Alors, si votre climatiseur ou votre machine à laver sautent, si votre magnétoscope tombe en panne, avant d’appeler le réparateur, allumez toutes les lumières, ouvrez les placards et regardez sous tous les lits. Parce qu’on ne sait jamais. Il se pourrait qu’il y ait un Gremlin chez vous. »

Gremlins

Réalisé par Joe Dante Avec Zach Galligan, Phoebe Cates, Hoyt Axton Pays:   États-Unis Genres : Comédie, Fantastique, Horreur Durée : 1 h 45 min Année de production : 1984

9.5/10

En cette période de Noël, quoi de mieux que de revoir un film qui réveille la nostalgie de l’enfance ? C’était aussi l’occasion idéale pour le faire découvrir à ma fille, tout en me demandant si elle avait l’âge approprié pour le voir. Je devais avoir 6 ans la première fois, et ma sœur m’avait bien effrayé en « retournant » ma chambre et en laissant des traces de dentifrice sur les vitres pour me faire croire que les Gremlins « existaient ». C’est l’un des rares films de cette époque qui m’a vraiment fait peur, notamment avec la fameuse scène dans la cuisine. J’essayais de ne pas regarder, mais mes yeux étaient rivés sur l’écran ! En revoyant cette scène aujourd’hui, j’ai presque été surpris de constater qu’elle est finalement assez courte et que le Gremlin mixé n’est pas si effrayant. Pas assez de temps pour l’être !

Joe Dante signe ici un film culte des années 80, un classique des films de monstres accessible aux plus jeunes. Avec un scénario de Chris Columbus et une production de Steven Spielberg, il était difficile de se tromper. Le film est truffé de références cinématographiques — entre E.T., Flashdance et Blanche-Neige — et maintient un rythme effréné grâce à une réalisation soignée.

Le design des créatures, de l’adorable Gizmo aux effroyables Gremlins, témoigne d’un travail minutieux, et le rendu est tout simplement magnifique ; on rêve presque tous d’avoir un Mogwai chez soi. À l’âge d’or des animatroniques, les Gremlins ne dévoilent jamais leur mécanique interne. Lors des scènes où des dizaines de Gremlins prennent vie, on imagine facilement le travail titanesque que cela a dû représenter pour coordonner chaque mouvement. La scène apocalyptique dans la rue est un excellent exemple : tout est pensé dans le moindre détail, et la rue entière s’anime au rythme des bêtises des Gremlins. Plus de 30 ans après, le film n’a pas pris une ride, et les effets numériques qu’imposeraient aujourd’hui certains producteurs pour des raisons de commodité lui auraient enlevé tout le charme que Joe Dante a su y insuffler. D’ailleurs, le message final — « l’humanité n’est pas prête pour les Mogwaïs et les traite comme elle traite les autres bienfaits de la nature » — prend encore plus de sens aujourd’hui.

L’humour de Joe Dante est omniprésent, et ses créatures se lâchent totalement. La scène du bar est un régal, et quand on a grandi avec les Gremlins, on ne peut s’empêcher de chanter « Hey ho, Hey ho » avec eux lors de la mythique séance de cinéma. Cruels et attachants, les Gremlins rendent chaque scène où ils tourmentent les humains irrésistiblement drôle. Voir le père Noël malmené ou une grand-mère décoller sur son monte-escalier nous fait éclater de rire, sans jamais éprouver de pitié pour leurs victimes. D’ailleurs, la première version du scénario était encore plus sombre, avec des scènes sanglantes qui ont finalement été retirées pour rendre le film accessible à un plus large public.

Zach Galligan, qui restera surtout connu pour ce rôle, semble s’amuser avec Joe Dante et livre une performance honorable, tout comme le reste du casting. La version française est excellente, avec la voix emblématique de Marc de Georgi pour doubler le père de famille joué par Hoyt Axton. Quant à la bande originale de Jerry Goldsmith, elle est devenue emblématique et traduit parfaitement la folie des Gremlins.

À partir d’une idée originale, il a suffi d’enfreindre l’une des trois règles pour que le gentil Mogwai se transforme en terrible Gremlin ! Un film culte, magnifiquement réalisé, qui a offert à Joe Dante l’amour du public et qui reste CULTE des années après.

Revu en 2024