Huit salopards (Les) (2016)

Les huit salopards

Réalisé par Quentin Tarantino

Avec Samuel L. Jackson, Kurt Russell, Jennifer Jason Leigh
Pays:   États-Unis
Genres : Crime, Drame, Mystère, Western
Durée : 2 h 48 min
Année de production : 2015
6.5/10

Afficher l'image d'origineAprès que le scénario est fuité quelques mois avant le tournage, le huitième film de Quentin Tarantino n’a failli jamais voir le jour. Prédestiné par défaut à être un roman, après une lecture publique à Los Angeles, Tarantino décide finalement de tourner son film en y changeant sa fin.

Allons à l’essentiel. Le souci majeur du film est sa longueur. Même si le réalisateur soigne ses personnages en les approfondissant un maximum, on se dit que le film aurait pu être un sacré chef-d’œuvre s’il avait été raccourci. L’introduction traine en longueur et il est difficile de rentrer dans le film tant les plans sont parfois contemplatifs, soporifiques et bavards. En effet, il faudra près d’une heure pour installer confortablement nos 8 salopards au sein de la maison en bois, là où le huis clos va prendre toute son ampleur. Viendra ensuite le temps des suspicions entre les protagonistes révélant de « l’actors studio » impeccable. Mais sur ce point nous ne doutions pas des performances de Samuel L. Jackson, Kurt Russell, Jennifer Jason Leigh, Walton Goggins, Michael Madsen, Tim Roth et Channing Tatum, dont la plupart ont déjà collaboré avec Tarantino.

Le scénario, qui n’arrive au demeurant pas à surmonter une certaine lassitude, ne dévoile aucun indice qui permettrait d’aiguiller les observateurs les plus assidus. Dès lors où le simpliste but « twisté » est dévoilé, qu’il aurait été plus subtil de suggérer, le film prend son envol. Mais pour ça il faudra attendre la durée d’un film standard pour savoir où l’on met les pieds. La pression monte, les querelles se dévoilent, l’hémoglobine jonche le sol métamorphosant les lattes de bois en véritable cercueil.

Abouti techniquement, Tarantino aura l’audace de regarder vers le passé, pas que pour s’inspirer comme à son habitude, mais pour tourner son film en Ultra Panavision 70 mm. Il revisite ainsi son Reservoir Dogs en modifiant son contexte et son époque le plaçant cette fois-ci après la guerre de Sécession. Cependant, si la narration conserve un certain charme, il est dommage de penser qu’elle est là pour éclaircir la situation, alors que le film avait toute la liberté et surtout le temps de l’expliquer par l’image.

Enfin, remercions le grand Ennio Morricone, toujours autant inspiré, de nous livrer encore une bande originale remarquable et surtout un thème entêtant! Ainsi la collaboration Tarantino/Morricone fonctionne, rendant tout le charme à cette œuvre sortie de son temps. En somme, un bon petit Tarantino, mais loin d’être le meilleur, les fans du genre adoreront!

Pendant presque trois heures, Tarantino s’amuse avec son scénario, certes bien ficelé, mais qui manque d’indicateurs pour être pleinement appréciée. La technique du réalisateur, ses personnages truculents font de ce huis clos une œuvre remarquée, même si certains dialogues volubiles saturent un tantinet l’intrigue.

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