Réalisé par Avec Harrison Ford, Phoebe Waller-Bridge, Mads MikkelsenPays: Genres : Aventure, Action, Fantastique Durée : Année de production : |
7/10 |
Après une trilogie culte et un quatrième opus qui avait refroidi les cinéphiles, Indiana Jones revient prendre du service du haut de son grand âge. Mais son retour vaut-il le coup?
Le Cadran de la destinée refuse l’idée de se créer une propre personnalité, mais recycle les dispositifs narratifs et techniques dictant la cadence de ses ainés. Et franchement, on apprécie le fait que les images soient en parfaite harmonie avec la trilogie d’origine, tentant au passage d’effacer le fils d’Indy et l’incompréhension du Crâne de cristal.
Si le film n’est pas ultime, l’avancée en âge d’Harrison Ford a été parfaitement intégrée dans le scénario. Son rajeunissement numérique dans la première demi-heure est d’ailleurs tout simplement spectaculaire. C’est fait ! Le « deepfake » peut aujourd’hui rendre les personnages du cinéma immortels.
Le cheveux grisonnant, Indy n’était plus l’idole des étudiantes, mais sa passion dévorante nous replonge rapidement dans de nouvelles aventures. Avec l’idée de remonter le temps, les scénaristes auraient pu jouer de la surenchère avec le multivers pour rejouer une aventure passée. Mais l’ensemble du film réussi à naviguer avec fermeté pour tracer son propre chemin sans jamais s’égarer en route. Entre hommage et nouvelle voie, Indy nous accompagne dignement dans sa dernière aventure à travers de multiples cascades ébouriffantes avec l’incroyable scène du train nazi et la poursuite en tuk-tuk à Tanger. Les énigmes archéologiques sont parfois douteuses ou trop faciles pour notre archéologue, mais le rythme aidant, nous excuserons James Mangold de réussir son tour de force avec quelques facilités, et la contrainte de se glisser dans les pas de Steven Spielberg. De plus, la bande-originale de John Williams, même si elle contient moins de thèmes marquants qu’auparavant, retrouve toutes les harmonies bondissantes indélébiles de la saga.
Si le réalisateur reprend totalement l’ADN de la saga, il manquera un élément crucial pour que ce dernier opus soit pleinement jouissif et réussi. L’humour du personnage a quasi disparu de sa personnalité. Notre héros fantasque d’Indy n’est plus aussi travaillé, comme si sa volonté était d’aller directement à son but, à sa fin, sans perdre de temps avec le second degré. Qui plus est, la pointe de nostalgie avec les retrouvailles de Marion n’était pas forcément utiles et surtout pas assez émouvantes. Mais James Mangold aura au moins l’intelligence de conclure son film sur une scène simple n’abordant que peu de nouvelles illusions… Cette fois, oui, Indiana Jones est bien parti.
Un retour qui a de quoi séduire la frange nostalgique des passionnés de l’archéologue. Pas le meilleur opus, mais Indy est fidèle à ses origines dans une brillante aventure .