Réalisé par Avec Maïwenn, Johnny Depp, Pierre RichardPays: Genres : Drame, Histoire, Romance Durée : Année de production : |
4/10 |
Film d’ouverture du 76ème Festival de Cannes, Jeanne Du Barry peine à conquérir notre appétence du cinéma.
À l’heure où le féminisme s’exprime, la réalisatrice Maïwenn ira fouiller un peu plus loin dans l’histoire sur ce qu’étaient les conditions d’une roturière devenue courtisane et de ses droits de disposer de son propre corps. L’idée de raconter cette ascension « historique » par le charme et le sexe est intéressante mais par le prisme de la réalisatrice c’est déjà beaucoup moins glorieux.
Pourtant avec une image loin d’être hideuse, filmée en 35 mm, les décors sont somptueux et rendent hommage à cette aristocratie Française qui nous cède aujourd’hui un joli patrimoine. Outre, la photographie, le souci majeur de Jeanne Du Barry est son manque de sincérité. En effet, Maïwenn semble juste se faire plaisir dans un décor de princesse sans savoir se rabaisser à son rôle dans le « petit peuple ». Elle devient trop rapidement à l’écran Jeanne Du Barry, sans même avoir foulé ses apparences de Jeanne Gomard de Vaubernier. Autocentrée, sans surprise l’actrice-réalisatrice n’arrivera jamais à grandir dans son rôle. Son ascension et son imposition dans la royauté sont totalement ratées.
De plus, le choix de Johnny Depp est plus que douteux. Ne parlant pas français, ce dernier a fait de gros efforts pour effacer le plus possible son accent, mais il s’entend malgré tout. Pour cacher cela, il semblerait que le scénario ait supprimé une grande partie de ses dialogues, les réduisant à une trentaine de lignes. Le roi est présent mais on doute sans cesse de l’alchimie avec Jeanne du Barry vu qu’il ne communique que très peu. Malgré qu’il soigne sa diction en français, tout en restant humble, il est difficilement compréhensible de donner le rôle d’un Louis, symbole de notre pays, à un acteur Américain qui ne conserve aucun héritage scolaire ou historique.
Malgré un scénario lisse, sans grande oscillation, parfois même assommant, la bande sonore orchestrale quant à elle est reluisante, se mariant parfaitement à la grandeur des lieux, mais ne rattrapera pas les choix boiteux de la réalisatrice. Un film oubliable malgré l’effort de vouloir charmer le spectateur par son contexte historique à travers l’émancipation de la femme, plus que douteux pour l’époque.
Plan plan, pseudo pédagogique et encore, on ne reviendra pas sur la justesse historique, Jeanne du Barry déçoit et encore plus quand on sait qu’il fait son entrée à Cannes pour l’ouverture d’un festival prestigieux, bien que parfois pompeux (sans mauvais jeu de mots) à l’image de Jeanne/Maïween.